De plus en plus de saisonnières marocaines se confient sur les abus sexuels dont elles ont été victimes dans les fermes de Huelva. Parmi les témoignages les plus marquants, on retrouve celui de Aicha, une femme enceinte qui raconte au journal El Pais le harcèlement sexuel qu’elle a subi.
Même si Aicha était enceinte de sept mois, ceci n’a pas empêché un des responsables de la ferme de Huelva de la harceler sexuellement. Ce dernier l’a suivie à la douche pour lui proposer un rapport sexuel, raconte-t-elle au journal espagnol El Pais. Aicha l’a alors repoussé lui signifiant qu’elle était mariée et enceinte. L’homme lui a alors demandé de lui faire une fellation ou de pratiquer le sexe anal. « Ce n’est qu’après que de nombreuses femmes sont intervenues qu’il est parti[…] Je regrette de ne pas avoir raconté cela au commissariat. J’avais peur »,confie-t-elle.
La saisonnière refuse par ailleurs de retourner au Maroc de peur que sa famille et son mari ne se vengent d’elle. « Je ne rentrerai au Maroc que lorsque la vérité éclatera. Je veux rentrer chez moi la tête haute », déclare Aicha.
Comme la plupart des saisonnières marocaines employées en Espagne à la cueillette des fraises, Aicha est venue pour fuir la pauvreté. La jeune femme, en plus d’être enceinte, est mère de deux enfants. Elle avait pour objectif principal de collecter l’argent nécessaire pour l’opération d’un de ses fils malade.
L’histoire de Aicha ne serait pas un cas isolé. Plusieurs saisonnières marocaines employées en Espagne à la cueillette des fraises ont dénoncé leurs conditions de travail en portant plainte, dont trois pour harcèlement sexuel et une pour tentative de viol.