La célèbre table parisienne du 8ème arrondissement, L’Avenue, est dans la tourmente depuis que Buzzfeed ait révélé les pratiques discriminatoires du restaurant de stars. Ce jeudi 17 mai, une enquête menée par le journal électronique indiquait que le restaurant connu pour accueillir Rihanna, les Kardashian, Sienna Miller et d’autres people aurait une politique d’accueil pour le moins douteuse.
Noms à connotations arabe et femmes voilées refusés
Les frères Costes, sont à la tête d’un empire de la restauration parisienne. Qui n’a jamais écouté une des fameuses playlist réalisée par Stéphane Pompougnac que l’on peut écouter dans tous les lounges des hôtels Costes. Mais malheureusement, il semblerait que pour préserver son image de marque, la direction de l’Avenue filtre ses clients dès la réservation et à l’entrée selon 4 serveuses du restaurant qui ont accepté de témoigner anonymement.
« Le directeur, Alexandre Denis, dit souvent qu’il préfère avoir deux personnes blondes, belles, en terrasse, avec deux cafés, plutôt que des femmes voilées, même si elles sont riches. Celles-là, on devait les refuser, et à chaque fois qu’une hôtesse prenait une réservation d’un client avec un nom arabe, il demandait qui avait pris cette réservation et rappelait la consigne de les refuser autant que possible en faisant croire que le restaurant est complet », raconte une des serveuses, qui travaille pour l’établissement depuis une décennie.
Comme le souligne, la serveuse interrogée, le refus d’accepter tel ou tel client n’est pas lié à une question d’argent. Les propriétaires des lieux qui ne possèdent d’ailleurs des établissements que dans des lieux touristiques de la ville lumière refuseraient les réservations des personnes issues du Moyen-Orient ou les femmes voilées.
Et si le client insiste, la direction a trouvé la parade
Lorsqu’un client est trop insistant, la direction du restaurant a décidé d’accepter d’accueillir la clientèle indésirable lors des derniers services, 15 heures et 22h00, mais les restaurateurs semblent vouloir cacher cette clientèle. En effet, pas question d’installer des « voilées » et des « arabes » en terrasse, cette clientèle se retrouvera à l’étage, à l’abri des regards. « La consigne était claire : il fallait qu’au rez-de-chaussée et en terrasse les clients soient « beaux et présentables » selon le directeur», raconte la serveuse interrogée au site électronique Buzzfeed. Cela concerne également les personnes en surpoids, âgées, ou asiatiques, qui se retrouvent également à l’étage du restaurant.
Des discussions Whatsapp et des messages accablants
« Les filles attention résa Hicham », «Bonjour les filles, pour vous avertir aujourd’hui, il faut refuser les réservations du Plaza-Athénée et du George V. Ils nous envoient de la merde et nous mentent », ces messages échangés sur Whatsapp entre les hôtesses d’accueil et les serveuses montrent clairement qu’il y a bien discrimination selon le nom et l’origine. Pire, la «me***», d’après la serveuse, ce sont les femmes voilées ou «des gens dont on pense qu’ils sont musulmans».
Buzzfeed a tenté d’avoir des explications auprès de la direction qui s’en est lavée les mains en expliquant qu’elle ne pouvait rien y faire si les employés s’échangeaient des messages sur Whatsapp. Toujours selon la direction, il n’y aurait pas de discrimination. « Il y a toutes les cultures, toutes les nationalités qui viennent ici. Il y a des gens du Moyen-Orient, il y a tout ce que vous voulez. Si vous voulez mettre le feu en nous dénonçant comme des gens racistes, voilà… On gérera autant que possible mais ce n’est pas ça. (…) Moi je peux dire quelque chose, mais je ne sais pas comment les gonzesses [sic] vont l’interpréter. (…) Ce qui est certain, c’est que je n’ai jamais donné de consigne pour refuser des clients », assure le directeur de l’établissement, Alexandre Denis, interrogé par le journal électronique. Pourtant, lorsque Buzzfeed a tenté l’expérience, Ahmed s’est vu refuser sa réservation tandis que Yann lui a réussi à avoir une table pour le même jour.
Si vous souhaitez découvrir les belles tables parisiennes, vous saurez où ne pas aller.