Société

Tariq Ramadan remis en liberté: les temps forts de l’affaire

De la première plainte pour viol contre l’islamologue suisse Tariq Ramadan à sa remise en liberté sous contrôle judiciaire après dix mois de détention, rappel des grandes dates de l’affaire.

Premières plaintes

Le 20 octobre 2017, Henda Ayari, ancienne salafiste devenue militante féministe, porte plainte contre Tariq Ramadan. Elle accuse l’islamologue de l’avoir violée dans un hôtel parisien en 2012. Le 24, une enquête est ouverte à Paris pour « viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort ».

Le 26, une nouvelle plainte pour viol est déposée à Paris par une femme surnommée « Christelle » par les médias, pour des faits qui se seraient déroulés en 2009 à Lyon (centre-est) en marge d’une conférence.

Contre-offensive

Le 30 octobre, M. Ramadan dénonce sur Facebook une « campagne de calomnie« . Le 2 novembre, ses avocats portent plainte pour subornation de témoin contre l’essayiste Caroline Fourest, qui dit avoir été alertée dès 2009 par trois victimes présumées de l’islamologue, dont la deuxième plaignante.

Accusations en Suisse

Le 6 novembre, M. Ramadan dément sur son compte Twitter des accusations d’abus sexuels sur des mineures en Suisse entre 1984 et 2004, publiées par La Tribune de Genève. Il annonce une plainte pour diffamation.

Le 7, l’université britannique d’Oxford annonce sa mise en congé.

Inculpation

Le 2 février 2018, Tariq Ramadan est inculpé pour viols et incarcéré à Fleury-Mérogis, dans la banlieue parisienne. Confronté à « Christelle », il a été mis en difficulté par la connaissance qu’elle avait d’une cicatrice à l’aine, alors qu’il nie tout rapport sexuel avec ses deux accusatrices.

Le 7 mars, une troisième femme affirme avoir subi une dizaine de viols entre 2013 et 2014 en France, à Bruxelles et Londres. Elle sera identifiée comme Mounia Rabbouj, ancienne escort-girl et protagoniste du procès pour proxénétisme aux côtés de l’ancien directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn.

Quatrième plainte

Le 13 avril 2018, la Tribune de Genève révèle qu’une quatrième femme a déposé une plainte, une Suissesse qui accuse M. Ramadan de l’avoir violée et séquestrée dans une chambre d’hôtel à Genève en 2008.

Le 18, une expertise médicale juge que le traitement de Tariq Ramadan pour une sclérose en plaques n’est « pas incompatible » avec sa détention provisoire. Sa demande de remise en liberté est rejetée le 4 mai, puis en appel le 22 mai.

Le 5 juin, l’islamologue reconnaît des relations sexuelles « consenties » avec Mounia Rabbouj, mais maintient n’en avoir jamais eu avec les deux premières plaignantes.

Confrontations

Le 19 juillet, M. Ramadan est confronté à Henda Ayari, dont la version a été mise à mal par des incohérences sur la date et le lieu des faits qu’elle dénonce. Le 20, la justice rejette une demande d’annulation des inculpations.

Le 16 septembre, la presse suisse révèle qu’une enquête pour viol est ouverte à Genève.

SMS et « relations consenties »

Le 26 septembre, nouveau refus de mise en liberté. Des SMS de 2009, tout juste versés au dossier, contredisent l’intellectuel musulman lorsqu’il affirme ne pas avoir eu de relations sexuelles avec Mme Ayari et « Christelle ».

Le 22 octobre, il reconnaît avoir eu des relations sexuelles « consenties » avec ces deux femmes.

Le 15 novembre, après dix mois de détention, il obtient sa mise en liberté sous contrôle judiciaire, prévue vendredi sous réserve du versement préalable d’une caution de 300.000 euros. Il sortira de la prison de Fresnes, près de Paris, où il a été transféré au printemps car elle disposait de plus de moyens hospitaliers, alors qu’il est atteint d’une sclérose en plaques.

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