Une journée à marquer d’une pierre blanche. Mercredi 24 février, Sameera Fazili, nouvelle directrice adjointe du conseil économique national de l’administration Biden a pour la première fois pris la parole devant des journalistes aux côtés de l’attachée de presse de la Maison-Blanche, Jen Psaki. Une intervention qui a suscité de nombreux débats. La cause ? Le voile que portait la jeune femme.
Nommée par le nouveau président américain Joe Biden fin janvier, Sameera Fazili détient un parcours impressionnant. Originaire du Cachemire en Inde, cette avocate américaine est diplômée de l’Université Harvard et de la Yale Law School. Avant de rejoindre l’administration Biden, elle a auparavant travaillé en tant que directrice de l’engagement pour la communauté et le développement économique de la Federal Reserve Bank of Atlanta. Un parcours très riche qui a de quoi impressionner. Pourtant, ce n’est pas son CV ou encore la qualité de son discours qui a retenu l’attention lors de son intervention le 24 février dernier mais… son hijab.
Le voile de la discorde
C’est en effet la première fois qu’une femme voilée pend la parole devant un parterre de journalistes au sein de la Maison-Blanche. Aux États-Unis, ce moment a été salué comme symbolique après des années d’islamophobie normalisée par l’administration Trump. « Un mois après le départ de Trump nous avons une sœur en hijab qui donne le point de presse à la Maison Blanche », a notamment écrit Imraan Siddiqi, directeur exécutif de la section de Washington du Conseil musulman des relations islamiques américaines (CAIR), avant d’ajouter : « Les islamophobes pleurent ». Même son de cloche auprès de Shahed Amanullah, un entrepreneur technologique musulman qui a occupé le poste de conseiller principal du département d’État américain entre 2011 et 2014. Ce dernier a décrit l’apparition de Fazili, la fille d’immigrants cachemiris, comme montrant « jusqu’où nous sommes arrivés en un mois – de l’incompétence et de l’exclusion à l’intelligence et à l’inclusion ». Pourtant, du côté de la France, les critiques ont été moins élogieuses.
Une conseillère voilée a effectué le point presse à la Maison-Blanche@JoeBiden Accepter le hijab comme quelque chose de « normal » n’est pas une preuve de diversité culturelle et d’ouverture des sociétés européennes mais il s’agit d’une preuve d’islamisation de ces sociétés pic.twitter.com/fCFcq85bsW
— Waleed Al-husseini (@W_Alhusseini) February 25, 2021
L’essayiste, écrivain et fondateur du Conseil ex-musulmans de France a d’ailleurs tweeté : « Une conseillère voilée a effectué le point presse à la Maison-Blanche. Joe Biden, accepter le hijab comme quelque chose de « normal » n’est pas une preuve de diversité culturelle et d’ouverture des sociétés européennes mais il s’agit d’une preuve d’islamisation de ces sociétés ». Une idée largement partagée par d’autres internautes. En France, la question du port du voile demeure en effet un sujet plus que sensible.
Éloignés de tous ces débats, on préfère voir ici une avancée de la condition féminine et de la représentation des minorités. On salue en effet la volonté de Joe Biden de diversifier ses équipes en nommant notamment de nombreux membres issus de minorités ethniques.