Société

Salma Hayek dénonce à son tour « son monstre » Harvey Weinstein

L’actrice d’origine mexicaine Salma Hayek a évoqué mercredi ses relations avec Harvey Weinstein, qui l’a, selon elle, harcelée, humiliée et menacée, un récit que le producteur a ensuite cherché à démonter point par point.

 

« Harvey est mon monstre aussi », c’est le titre qu’a choisi l’épouse de François-Henri Pinault pour ce texte publié dans le New York Times plus de deux mois après l’article du quotidien qui a fait tomber le producteur hollywoodien de son piédestal.

 

L’actrice de 51 ans affirme avoir été harcelée à de nombreuses reprises par Harvey Weinstein, qui lui aurait notamment demandé, en différentes occasions, de prendre une douche avec lui, de le laisser avoir un contact sexuel avec elle ou de se mettre nue devant lui avec une autre femme. Mais à chaque refus, le magnat se met en rage, et la menace de mort:  » Je vais te tuer, ne crois pas que je ne le ferai pas « . Elle décrit, comme beaucoup d’autres depuis deux mois, un Harvey Weinstein mélangeant douceur et agressivité, manipulateur en diable, à qui elle a toujours refusé de céder, assure-t-elle.

 

Harvey Weinstein conteste les accusations

 

« Toutes les allégations sexuelles décrites par Salma ne sont pas exactes et d’autres qui ont été témoins de ces événements ont un souvenir différent de qui s’est passé« , a réagi mercredi une porte-parole du producteur dans un message transmis à l’AFP.

 

L’essentiel du récit de Salma Hayek se concentre sur la production du film « Frida », projet très cher à Salma Hayek, grande admiratrice de la peintre mexicaine Frida Kahlo.

 

Le studio Miramax, fondé et dirigé par Harvey Weinstein et son frère Bob, avait décidé de produire le film (sorti en 2002), dont Salma Hayek était également co-productrice et détentrice des droits du script.

 

 

Le producteur aurait menacé Salma Hayek de lui retirer un rôle

 

Conscient qu’elle ne céderait jamais à ses avances, même pour faire son film, Harvey Weinstein lui aurait dit qu’il avait choisi une autre actrice qu’elle pour incarner le rôle principal. Elle dit avoir alors saisi des avocats pour plaider la mauvaise foi et récupérer le contrôle de la production. Elle n’y est pas parvenu, mais elle a finalement conservé le premier rôle.

 

« Même si Jennifer Lopez était intéressée par le rôle de Frida et était une plus grande star à l’époque, M. Weinstein est allé outre l’avis d’autres investisseurs et a soutenu Salma pour le premier rôle« , a affirmé la porte-parole du producteur en disgrâce.

 

Une fois le tournage entamé, elle raconte qu’Harvey Weinstein serait intervenu à plusieurs reprises pour critiquer la direction du projet ou Salma Hayek elle-même. « Il m’a dit que la seule chose que j’avais pour moi, c’était mon sex-appeal, et qu’il était absent du film« , explique-t-elle dans le témoignage, affirmant que le magnat hollywoodien lui aurait notamment demandé de gommer certains aspects du personnage, ses épais sourcils ou sa claudication.

 

« Comme dans la plupart des projets collaboratifs, il y a eu des frictions créatives sur « Frida », mais cela a permis d’amener le projet à la perfection« , a répliqué la porte-parole d’Harvey Weinstein.

 

Obligée de tourner une scène de sexe avec une autre actrice

 

Le producteur aurait aussi posé comme condition sine qua non pour achever le film que Salma Hayek tourne une scène de sexe avec une autre actrice, lors de laquelle les deux femmes étaient nues, a raconté celle qui fut nommée pour un Oscar pour son rôle dans « Frida ». Se rendant compte que le projet n’aboutirait pas sans cela, elle dit avoir finalement accepté mais avoir été physiquement malade durant le tournage de la scène.

 

Harvey Weinstein « ne se souvient pas d’avoir mis la pression sur Salma » pour qu’elle tourne cette scène « et n’était pas là au moment du le tournage« , a assuré la porte-parole de l’ancien magnat d’Hollywood.

 

Une centaine de femmes ont accusé Harvey Weinstein de harcèlement, d’agression sexuelle ou de viol depuis les révélations du New York Times, début octobre. Trois enquêtes sont en cours à Londres, New York et Los Angeles.

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