Le bonheur de voir un bébé naître dans de bonnes conditions ne pourrait être réel sans l’aide des sages-femmes qui transforment grâce à leurs savoir-faire la douleur en bonheur.
Sage femme, le plus beau métier du monde, celui de donner la vie, Nawal Sayed et Farah Jamal ont choisi d’en faire leur quotidien. Pétillantes et dynamiques, elles ont le don de trouver les mots et les gestes pour soulager l’angoisse et la souffrance des futures mamans.
Ces deux trentenaires ont une présence apaisante, proche et respectueuse de la mère. Dans leur cabinet à Témara, les jeunes dames enchaînent depuis trois ans consultations, accouchements et suivis aux mamans.
Ici, pas de grands couloirs aux murs blancs, pas de brancards et surtout pas de sirènes d’ambulances ni de stress des grands établissements de santé, on se croirait presque à la maison.
Après avoir salué l’assistante et les quelques patientes qui attendent à la réception, direction la salle de préparation à l’accouchement pour Nawal, pendant que Farah s’occupe d’une maman qui vient avec son bébé, né dans ce centre, pour un contrôle.
«Je garde un très bon souvenir de mon accouchement, c’était rapide et je dirais même presque sans douleur, tellement elles étaient professionnelles. Leur sourire omniprésent et leur accueil chaleureux m’ont vite mis à l’aise, c’est pour cela que je reviens souvent chez elles pour mes contrôles», confie la jeune maman à la MAP. En devenant sage-femme, Nawal, a réalisé un vieux rêve de sa maman. Son amour pour les bébés est venu après plusieurs accouchements. Célibataire, elle est entièrement impliquée et passe des heures interminables dans le cabinet puisque les accouchements n’ont pas d’heures fixes. Pour Farah, devenir sage-femme a été une vocation. Cette maman de deux filles, estime que sans l’aide de son entourage, elle n’aurait pas pu mener cette aventure.
Toutes les deux se disent fières d’exercer ce métier humain qui demande abnégation et clémence d’où l’appellation de leur cabinet «Al Yousr». Telles des abeilles dans une ruche, les deux jeunes femmes sillonnent les chambres du cabinet en toute sérénité. Mais le calme de cette espace cosy va vite se rompre par la cadence des visites. Accompagnement, auscultation et surtout écoute, ces deux sages-femmes sont au petit soin des femmes qui franchissent chaque demi heure la porte de l’établissement.
Les séances commencent d’abord par un échange pour sonder le morale de la future maman, puis s’enchaînent séances de massage relaxant, préparation psychologique et physique à l’accouchement, le métier de Nawal et Farah est une fonction multiple.
Comme elles mêmes le décrivent, c’est un « job » épuisant mais totalement addictif. Elles ont choisi d’exercer en libéral une fonction qui est loin de se limiter à l’image commune de l’accouchement. Elles affichent avec fierté les photos de bébés de toutes sortes sur les murs du cabinet. Pour elles, c’est une manière de vivre autrement la naissance, une complicité de femme à femme dans un espace 100% dédié à la gent féminine.
Moderne et bien maquillée, Nawal a obtenu un diplôme de sage femme en 2008, après de longues années passées dans des cliniques, elle décide de franchir le cap et se lancer dans ce projet et annonce avec fierté l’ouverture d’un nouveau centre.
Pour sa part, Farah, une femme douce au regard brillant, est aussi titulaire d’un diplôme de sage-femme et d’une grande expérience dans ce métier qu’elle décrit comme « noble », qui, dit-elle, porte la responsabilité de la vie de deux êtres humains. Farah est aussi artiste, elle dessine à ses heures perdues des portraits, tous en relation avec la grossesse. A leurs actifs des années d’expérience dans les secteurs privé et public, elles ont décidé de réunir tous les moyens pour se lancer dans l’entrepreneuriat et créer, elles mêmes, leurs opportunités sans attendre aucun appui.
«On voulait une maison d’accouchement moderne avec du matériels de pointes et qui s’inspire de la pratique des sages-femmes à l’international, permettant même des accouchements aquatiques mais sans oublier la touche marocaine avec les youyous en guise de réception de bébés et le henné pour la maman, entre autres», explique Nawal.
Complices dans le moindre faits et gestes, elles assurent à côté des accouchements conventionnels, des cours de préparation à l’accouchement et un suivi pendant et après la naissance du bébé. Elles sont partout, toujours sur le qui-vive, car c’est un métier qui fait appel au fonctionnement même de la vie et ce qui compte c’est que bébé et maman soient en bonne santé.
Nawal et Farah exercent leur métier à titre libéral, elles sont autorisées à ouvrir leurs propres cabinet grâce à une loi qui régit le secteur. Il s’agit de la loi n° 44-13 relative à l’exercice de la profession de sage-femme. Selon l’article 5 du texte, la profession de sage-femme peut être exercée dans le secteur privé, soit sous la forme libérale à titre individuel, en commun, ou dans le cadre du salariat.
Comme un conte de fée, les belles histoires se suivent mais ne se ressemblent pas, d’autres femmes mettront leurs enfants au monde, dans ce cabinet, avec tout ce que cela peut apporter comme soucis et bonheur.