Un collectif de militants marocains a rebaptisé dimanche une quinzaine de rues du centre de Rabat avec des plaques dédiées à des femmes « célèbres mais invisibles ».
« L’objectif est de redonner une place aux femmes qui sont exclues de l’espace public et confinées dans l’espace domestique », a expliqué à l’AFP Betty Lachgar, une des militantes du MALI (Mouvement alternatif pour les libertés individuelles), à l’origine de cette « initiative pour l’égalité ».
Au Maroc, « il n’y a pratiquement que des noms de rues de noms masculins, ce qui est un des symboles de la domination masculine », selon le MALI.
La rue Moulay Idriss (du nom du fondateur du royaume idrisside) a ainsi été rebaptisée rue Kenza al-Awrabya, en référence à l’une des reines de cette dynastie du 8e siècle. L’avenue Patrice Lumumba a été dédiée à Touria Chaoui, la première femme pilote marocaine.
En France, le collectif « Nous Toutes » a affirmé avoir rebaptisé 1.400 rues parisiennes dans la nuit du 7 au 8 mars, journée internationale des droits des femmes.
Le MALI a décidé de ne pas mener cette action le 8 mars car « il ne suffit pas d’une seule journée pour lutter pour les droits des femmes », contre les violences domestiques et le harcèlement de rue, ou encore pour l’accès à l’éducation et la représentativité dans la vie politique.