Cavalière émérite, engagée dans des projets liés à l’éducation et la jeunesse, la princesse Haya, qui a lancé devant la justice britannique une procédure inédite contre son époux, l’émir de Dubaï, se présente comme l’incarnation de la femme musulmane moderne.
La princesse a créé la sensation en demandant mardi devant le juge aux affaires familiales de la Haute Cour de justice de Londres à bénéficier d’une mesure de protection contre un mariage forcé. Elle a aussi demandé une mesure de protection contre des brutalités et réclamé la garde de ses enfants, Jalia, 11 ans, et Zayed, 7 ans. Le souverain émirati et gouverneur de Dubaï, Mohammed ben Rached al-Maktoum, a de son côté réclamé le retour de ses enfants aux Emirats. Aujourd’hui âgée de 45 ans, la fille du défunt roi Hussein de Jordanie a épousé en 2004 l’émir, de 25 ans son aîné.
« La passion pour les chevaux a été la première chose qui nous a rapprochés lors de notre première rencontre, mais très vite nous avons réalisé que nous partagions le même intérêt pour la poésie ainsi que pour la culture musulmane et arabe », confiait-elle à l’AFP en 2005, dans sa première interview à un média international après ses noces. La princesse se disait alors également admirative des femmes des Emirats arabes unis, ayant réussi à « joindre le modernisme aux traditions arabes et musulmanes ».
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« Beaucoup d’entre elles travaillent, sont modernes, mais restent respectueuses de leurs traditions et de leurs valeurs », assurait-elle, estimant que les Emiraties pouvaient « servir d’exemple de la femme musulmane moderne au reste du monde arabe et musulman ». Elle-même se veut l’incarnation de cette modernité. Née et élevée en Jordanie, Haya a été éduquée dans les écoles privées de l’élite britannique et est diplômée d’Oxford en politique, philosophie et économie.
En 2007, elle a été nommée ambassadrice de la paix des Nations unies et a été la première Arabe et la première femme ambassadrice de bonne volonté pour le Programme alimentaire mondial, entre 2005 et 2007. « Les femmes doivent prendre conscience de leur force », confiait-elle en 2016 à un magazine féminin émirati. « Tant de femmes avant nous et parmi nous ont souffert pour se faire une place dans une société moderne », ajoutait-elle, plaidant pour que ces dernières puissent « faire valoir leur potentiel ».
Chevaux et projets sociaux
Cavalière passionnée, Haya a été l’une des premières femmes à représenter son pays au niveau international, remportant une médaille de bronze lors des jeux équestres panarabes en 1992.
Sa passion pour les chevaux l’a également rapprochée de la famille royale britannique. Dans un entretien au magazine Emirates Woman, elle racontait aussi pratiquer la fauconnerie et s’adonner au tir. Engagée dans des projets sociaux ayant trait à l’éducation et à la santé, elle expliquait en 2005 qu’ils étaient « un moyen d’être en contact avec le peuple ».
L’année dernière, Haya avait invité l’ancienne chef des droits humains de l’ONU Mary Robinson à une rencontre controversée avec la princesse Latifa, fille d’une autre épouse du sheikh Mohammed, capturée en mars 2018 alors qu’elle tentait de fuir les Emirats. Dans une vidéo diffusée sur Youtube, la jeune femme de 32 ans avait affirmé fuir les mauvais traitements imposés par sa famille. A l’époque, la princesse Haya avait estimé qu’il s’agissait d’une affaire familiale.