Deux Femen ont fait irruption lundi 30 octobre au soir dans la Cinémathèque de Paris où se déroulait la soirée de lancement de la rétrospective Roman Polanski. Les deux femmes ont alors manifesté contre cette rétrospective consacrée au réalisateur franco-polonais accusé de viols et agressions sexuelles par plusieurs femmes.
#femen faces #Polanski « Very Important Pedophile » at #cinemateque #metoo pic.twitter.com/Zcub2dFtIG
— inna shevchenko (@femeninna) 30 octobre 2017
« Le réalisateur de 84 ans était présent à la Cinémathèque de Paris pour présenter son dernier film « D’après une histoire vraie » et lancer cette rétrospective de son œuvre, prévue jusqu’à début décembre » explique L’Express. Deux femmes ont alors surgit dans la salle, torse nu, avec l’inscription « Very Important Pedocriminel » sur le dos et le torse et scandant : « Pas d’honneur pour les violeurs ». Rapidement, les Femen ont été évacuées de la Cinémathèque mais ont continué à manifester à l’extérieur du bâtiment.
Il est temps que la honte change de camp. #metoo #polanski #femen pic.twitter.com/VlL9FJQ8oX
— inna shevchenko (@femeninna) 30 octobre 2017
À l’instant, action des @Femen_France pendant le rassemblement contre la rétrospective #Polanski à la Cinémathèque pic.twitter.com/5qgTUn8ACE
— Marie Kirschen (@mariekirschen) 30 octobre 2017
Cette manifestation s’est organisée à la suite d’une pétition lancée le 25 octobre destinée à annuler la rétrospective dédiée à Roman Polanski, accusé de viols et d’agressions sexuelles sur plusieurs femmes dont des mineures. Malgré les quelques 28 000 signatures, la rétrospective a été maintenue et Roman Polanski, bien présent. La Cinémathèque a en effet refusé de plier, dénonçant une demande de « censure pure et simple » et expliquant qu’il s’agit là « d’une œuvre et non d’un homme ».
« Apprécier un artiste ne signifie pas taire ses crimes ! » a souligné Sanaa Beka, une manifestante. Beaucoup d’associations féminines dénoncent en effet un timing « indécent après l’affaire Weinstein et les révélations sur le harcèlement sexuel subi par de nombreuses femmes, dont l’actrice Eva Green, à l’affiche du film de Polanski » explique la chaîne LCI.
« Assez de ceux qui veulent protéger les agresseurs » scandait la foule de manifestants composée de femmes et de quelques hommes. « Si violer est un art, donnez à Polanski tous les César » pouvait-on également lire sur des banderoles. « C’est important d’être là pour dénoncer les hommes de pouvoir qui se protègent les uns les autres », a déclaré Anne-Laure El Ghozi, du collectif La Barbe. Sous la pression d’associations féministes, Roman Polanski avait dû en début d’année renoncer à présider la cérémonie des César, décernés chaque année en France par les professionnels du cinéma » relate LCI.
Pour rappel, Roman Polanski a été accusé en 1977 d’avoir violé Samantha Geimer, une adolescente de 13 ans. Agé de 43 ans au moment des faits, le réalisateur avait reconnu avoir eu des relations sexuelles illégales avec la mineure. Le juge avait finalement accepté de ne pas retenir d’autres incriminations, dont le viol.
