Betty Lachgar, fondatrice du Mouvement Alternatif pour les libertés individuelles au Maroc (MALI) a été une nouvelle fois arrêtée à Rabat alors qu’une campagne d’information sur l’avortement était en cours.
Le MALI ne décolère pas depuis hier. L’un de ses leaders, Betty Lachgar, ex acolyte de la journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui, a été placée en garde à vue par les services de police rbatis.
Sur sa page Facebook, le mouvement réagit à son arrestation en donnant sa version des faits, les autorités ayant annoncé qu’elle était retenue en garde à vue pour cause de «trouble à l’ordre public en état d’ivresse». De son côté, Betty Lachgar affirme qu’elle aurait été agressée en ville et qu’elle serait injustement retenue au commissariat alors qu’elle souhaitait déposer une plainte.
A travers cette arrestation, le mouvement s’interroge dans le communiqué publié le 17 août sur les réseaux sociaux: «MALI a lancé une campagne d’information et d’aide aux femmes marocaines souhaitant avorter au Maroc, Betty Lachgar s’est attaquée à la question de l’avortement clandestin, véritable sujet de fond, déterminant pour la condition féminine. MALI proposait une aide aux femmes confrontées à une grossesse non désirée souhaitant avorter, le mouvement avait mis en place une ligne d’écoute téléphonique, et offrait la possibilité d’avoir accès à une IVG médicamenteuse, de façon gratuite ainsi qu’un accompagnement. L’arrestation de Betty Lachgar a eu lieu alors que la molécule utilisée pour l’IVG médicamenteuse venait d’être retirée de toutes les pharmacies du Maroc sur décision gouvernementale.» Autrement dit, cette arrestation aurait pour but d’étouffer dans l’œuf un débat malvenu sur l’avortement.
Le MALI poursuit dans sa lancée en faisant le point sur la situation dramatique des Marocaines qui souhaitent avorter et sont in fine contraintes d’avoir recours à des pratiques dangereuses, dans le secret et la honte.
Face aux accusations portées par le MALI, reste à savoir comment réagiront les autorités marocaines.
Le militantisme musclé de Ibtissam Lachgar fait des vagues au Maroc
C’est en 2009 que Betty Lachgar et son amie Zineb El Rhazoui fondent le mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI). Objectif, défendre les libertés individuelles au Maroc. Depuis sa création, ce mouvement considéré comme subversif par les autorités et bon nombre de Marocains a mené plusieurs actions coups de poing, d’un pique-nique en
plein mois de Ramadan à un kiss-in à Rabat en soutien à deux jeunes adolescents de Nador arrêtés pour s’être embrassés. Les causes soutenues par le mouvement font également débat, le MALI à commencer par celle de la communauté LGBT au Maroc ainsi que le mouvement Femen dont les activistes se sont fait connaitre dans le monde en se dénudant et en inscrivant des messages choc sur leurs poitrines.
Enfin, autre cheval de bataille du MALI, le droit à l’avortement des Marocaines, une cause primordiale pour ces militants qui considèrent que la femme a le droit de disposer de son corps comme elle l’entend.