Société

Les femmes s’arment de sifflets pour dénoncer leurs harceleurs

Et s’il suffisait d’un coup de sifflet pour faire fuir ses harceleurs? Ce samedi 10 novembre, le mouvement #Masaktach lance une initiative nationale contre le harcèlement de rue. En lançant le hashtag # (s’il dépasse les limites, siffle), le mouvement appelle toutes les femmes à investir l’espace public et les bus armées de sifflets. A vos marques, prêtes? Sifflez! 

« Psst Psst », « Mchicha », « la gazelle », manchoufouch, « zouina »… Toute femme marocaine a déjà pu entendre ce genre de remarque désobligeante alors qu’elle se déplaçait dans l’espace public. Afin de lutter contre l’impunité des hommes dans la rue, le collectif #masaktach a lancé ce lundi 5 novembre une initiative appelant toutes les femmes à investir l’espace public munies de sifflets. A chaque remarque, tentative de drague, la personne harcelée devra donner un coup de sifflet. Le but? Réveiller les consciences et faire sonner le glas de ces harcèlements.

 

Malgré l’entrée en vigueur en septembre dernier de la loi contre les violences faites aux femmes, les situations de harcèlement ne cessent de sévir dans nos rues. En effet, la loi indique qu’une femme harcelée a la possibilité de porter plainte contre son harceleur. Une bonne nouvelle qui était applaudie au moment de sa promulgation. Sauf qu’il y a un hic: les harceleurs continuent de harceler, et les victimes ont du mal à faire entendre leur voix.

Faire bouger les mentalités en sifflant?

Le mouvement #Masaktach passe à l’action après avoir dénoncé ce phénomène de société à coups de hashtags. Ce samedi, à Casablanca, Rabat et Marrakech, les femmes munies de sifflets arpenteront les rues à l’affût de tout comportement non respectueux. Sur Twitter, le collectif appelle les femmes à distribuer les sifflets et à se prendre en photo dans l’espace public pour motiver d’autres personnes à rejoindre le mouvement. Masaktach rappelle également le texte de loi dans un autre tweet:

 


En effet, l’article 503-1-1 stipule que : “Est coupable de harcèlement sexuel et est puni d’un emprisonnement d’un mois à six mois et d’une amende de 2.000 à 10.000 DH ou de l’une de ces peines, quiconque persiste à harceler autrui dans les cas suivants: dans les espaces publics ou autres, par des agissements, des paroles, des gestes à caractère sexuel ou à des fins sexuelles; par des messages écrits, téléphoniques ou électroniques, des enregistrements ou des images à caractère sexuel ou à des fins sexuelles. La peine est portée au double si l’auteur est collègue de travail ou une personne en charge du maintien de l’ordre et de la sécurité dans les espaces publics ou autres.

Une solution qui fera surement beaucoup de bruit et amènera la société civile à penser à deux fois avant de manquer de respect à la gente féminine. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont les internautes à applaudir cette initiative et à témoigner pour pouvoir circuler dans les rues librement. Florilège.

 

Un petit sifflet, mais une symbolique lourde de sens. Qui est prêt à rejoindre le mouvement?

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