Société

Leonardo DiCaprio au cœur d’un scandale financier

Leonardo DiCaprio a-t-il participé indirectement à un détournement de fonds lors du financement du film dans lequel il tient la vedette, Le Loup de Wall Street? Le comédien a en tout cas été interrogé dans le cadre d’une enquête du FBI. Selon le magazine américain The Hollywood Reporter, la production de ce long-métrage apparaît dans le cadre d’une action en justice diligentée par le Département fédéral des États-Unis dont l’objectif est de récupérer un milliard de dollars détourné du fonds souverain malaisien 1MDB (1Malaysia Development Berhad).
 
Trois ans après la sortie du film, la justice fédérale tente de démêler l’écheveau du montage financier de ce film qui impliquerait son producteur, Riza Aziz, qui n’est autre que le beau-fils du Premier ministre malaisien, Najib Razak, qui serait le principal bénéficiaire de ce détournnement de fonds. Cofondateur de la société Red Granite, Aziz est accusé d’avoir utiliser l’argent du contribuable malaisien pour financer ce blockbuster dans lequel Leonardo DiCaprio campe Jordan Belfort, un trader new-yorkais sans foi ni loi! Quand la réalité rejoint la fiction. Le journal suisse Le Temps affirme par ailleurs que ce producteur entretient une amitié profonde avec l’acteur hollywoodien.

Rendre l’argent au peuple malaisien
Même si DiCaprio ne fait pas encore l’objet de poursuites, d’autres procédure pénales ont été lancées à travers le monde. Notamment en Suisse par le fonds Bruno Manser qui défend la forêt vierge en Malaisie. Selon Lukas Straumann, son fondateur, «Leonardo DiCaprio doit s’excuser et restituer l’argent perçu ayant été volé au peuple malaisien». Argent qui, de surcroît, aurait servi, toujours selon les affirmations de The Hollywood Reporter, à organiser des fêtes fastueuses durant le tournage du Loup de Wall Street, voire même à quelques virées coquines du côté de Las Vegas.
 
La vice-procureur général, Leslie Caldwell, avant d’annoncer la saisie temporaire des recettes du film, a déclaré en préambule de cette action en justice: «La population malaisienne n’a pas perçu un centime des bénéfices réalisés par ce film. Cet argent est allé dans les poches des parents et associés des responsables corrompus de 1MDB.»

Dans un communiqué, la société de production de Riza Aziz déclare vouloir coopérer avec le département de Justice. Mais elle conteste les faits de détournement de fonds: «À la connaissance de Red Granite, aucune partie du financement, reçu il y a quatre ans, n’est illicite. Et il n’y a rien dans le dossier qui permet d’affirmer que Red Granite était au courant du contraire.»

Leonardo DiCaprio lui-même avait rendu hommage à Red Granite en remerciant l’ensemble de «l’équipe de production», pour avoir pris des «risques sur ce film». Des risques peut-être bien calculés. Preuve que ce scandale éclabousse l’acteur américain, il a préféré se retirer de la collecte de fonds organisée pour la candidate démocrate à la présidence des États-Unis, Hillary Clinton. Pour, dit-il, un «conflit d’agenda»…

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