Le domicile de Latifa Ibn Ziaten, la mère d’une des victimes de Mohamed Merah, a été tagué dans la nuit de dimanche à lundi près de Rouen avec des menaces et des inscriptions à la gloire du tueur jihadiste, a appris l’AFP auprès de son avocate.
« C’est bientôt à toi salle juif » (sic), « Vive Merah » ou encore « Sale juif » pouvait-on lire sur plusieurs murs de la maison, selon des photos consultées par l’AFP.
La police, qui a confirmé l’information à l’AFP, s’est rendue sur place dans la matinée pour constater les faits.
« En me réveillant ce matin, c’est sous le choc que j’ai découvert ces tags sur les murs de ma maison. Une nouvelle fois, je suis prise pour cible. J’ai déposé plainte. J’espère que les coupables seront retrouvés et punis de leur acte haineux », a tweeté Mme Ibn Ziaten.
« Ma cliente ne se sent pas en sécurité, elle est choquée et bouleversée, c’est le retour de la haine en France« , a déclaré Me Samia Maktouf, qui va déposer plainte pour « apologie du terrorisme, menaces de mort et violation de domicile » auprès de la section antiterroriste du parquet de Paris.
« Je saisis le ministère de l’Intérieur en raison de cette menace grave pour demander que sa garde soit étendue à l’intérieur de son domicile et pas seulement quand elle se déplace », a ajouté l’avocate.
En me réveillant ce matin, c’est sous le choc que j’ai découvert ces tags sur les murs de ma maison. Une nouvelle fois, je suis prise pour cible. J’ai déposé plainte. J’espère que les coupables seront retrouvés et punis de leur acte haineux. pic.twitter.com/Q6OXyEsbSe
— Latifa Ibn Ziaten (@LatifaIbnZ) 10 juin 2019
Latifa Ibn Ziaten est la mère d’Imad Ibn Ziaten, première victime du jihadiste Mohammed Merah qui, en mars 2012, a tué trois soldats, puis dans l’école juive Ozar Hatorah un professeur de religion, ses deux fils et une fillette de 7 ans.
Très présente dans les médias, elle milite pour la laïcité et est devenue un symbole de la lutte contre la radicalisation.
En 2016, elle avait été menacée dans les rues de Carcassonne par le jihadiste Radouane Lakdim qui, en mars 2018, a tué quatre personnes, dont le gendarme Arnaud Beltrame, dans cette ville et dans le Super-U de Trèbes.