Société

Jbel Irhoud: le « berceau de l’humanité » classé patrimoine national

Le site de Jbel Irhoud, devenu le nouveau « berceau de l’humanité » depuis la découverte de restes d’Homo sapiens de 300.000 ans considérés comme les plus vieux du monde, a été classé patrimoine national par les autorités marocaines.

 

 

La décision de préservation a été publiée dans l’édition de janvier du Bulletin officiel marocain. « Le classement d’un site d’une telle ampleur est très important pour sa préservation », a déclaré à l’AFP Abdelouahed Ben-Ncer, professeur à l’Institut marocain d’archéologie et co-auteur des recherches archéologiques.

 

 

« C’est un atout pour les chercheurs », a-t-il ajouté en précisant que le classement instaurait notamment une « zone tampon » autour du site fouillé par une équipe d’archéologues co-conduite par l’anthropologue français Jean-Jacques Hublin.

 

 

Le site d’environ trois hectares se trouve dans une zone montagneuse de la région de Safi (ouest, à 400 km au sud de Rabat) où sont exploitées des mines de barytine, une pierre utilisée dans l’industrie pétrolière.

 

 

Les autorités marocaines ont aussi lancé une étude de mise en valeur, prévoyant notamment l’installation de clôtures aux normes et des aménagements pour une meilleure accessibilité, selon le Pr Ben-Ncer.

 

 

« Protection et mise en valeur sont des étapes indispensables en vue d’un classement au Patrimoine mondial de l’Humanité » par l’Unesco, a-t-il expliqué.

 

Le nom de Jbel Irhoud est devenu mondialement célèbre en juin quand les professeurs Ben-Ncer et Hublin ont publié leurs travaux sur la datation de restes humains vieux de 300.000 ans, soit « l’Homo sapiens le plus vieux jamais trouvé en Afrique ou ailleurs ».

 

Les hommes de Jbel Irhoud ont ainsi détrôné Omo I et Omo II, découverts à Omo Kibish en Ethiopie et datés autour de 195.000 ans. Leur découverte a mis à mal l’idée d’une évolution humaine linéaire issue d’Afrique de l’Est et d’un « jardin d’Eden éthiopien »: l’homme d’aujourd’hui serait plutôt le fruit de groupes dispersés dans toute l’Afrique.

 

 

Elle questionne aussi la représentation de l’évolution de l’Homme se résumant à un singe qui se redresse et devient un bipède humain, estiment les archéologues de Jbel Irhoud.

 

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