« Il y a eu plusieurs morts. Je ne peux pas confirmer un chiffre pour l’instant à cause de la taille et de la complexité de l’immeuble », a déclaré Dany Cotton, la cheffe de la London Fire Brigade dans une déclaration à la presse.
Au moins 30 personnes ont été blessées, avait auparavant précisé les services d’ambulance, dans ce brasier qui a ravagé cette tour de 120 appartements déployés sur 27 étages.
La tour datant de 1974 était presque complètement calcinée après avoir été ravagée par le feu pendant une bonne partie de la nuit.
Et plusieurs heures après le départ de l’incendie, estimé aux alentours de minuit, l’immeuble était toujours en proie aux flammes mercredi matin et une épaisse colonne de fumée s’élevait dans le ciel de Londres.
Cet immeuble de logements sociaux est situé dans l’ouest de la capitale, dans le quartier de North Kensington, où une partie de la communauté marocaine est installée.
Les services consulaires marocains sont déjà sur place. Le bilan des victimes pourrait s’alourdir puisque un nombre indéterminé de personnes pourraient toujours se trouver à l’intérieur de la tour.
Deux cents pompiers et 40 camions à incendie continuaient à lutter contre le sinistre dont l’origine restait indéterminée. Des documents en ligne datant d’un an environ montrent qu’un collectif de résidents s’était plaint à plusieurs reprises de l’état de l’immeuble et des risques d’incendie potentiels.
Risque d’effondrement
Selon un journaliste de l’AFP sur place, la police a évacué une partie des immeubles et maisons voisins, menacés par la chute de débris lourds, alors que certains craignaient un effondrement de la tour.
Plusieurs témoins disent avoir entendu des cris sortant de l’immeuble. Un homme a également été aperçu agitant un linge blanc par la fenêtre. Le feu se serait propagé extrêmement vite.
Habitant au 9e étage, Hanan Wahabi, 39 ans, a raconté à l’AFP avoir été réveillé vers 01h00 du matin par la fumée et a réussi à sortir de la tour avec son mari, son fils de 16 ans et sa fille de 8 ans.
Mais elle était terriblement inquiète pour son frère, Abdelaziz El-Wahabi, l’épouse de celui-ci, Faouzia et leurs enfants, qui habitent au 21e étage.
« La dernière fois que je l’ai vu, ils agitait les bras à la fenêtre avec sa femme et leurs enfants. J’ai ensuite encore eu sa femme au téléphone pendant que lui était au téléphone avec les pompiers. C’était vers 02h00 du matin. Depuis pas de nouvelles, le téléphone est coupé », a-t-elle confié.
Un témoin, Jody Martin, arrivé sur les lieux en même temps que le premier camion de pompiers, a raconté à la BBC avoir entendu des cris et vu une personne tomber de l’immeuble ainsi qu’une femme tenir son bébé à la fenêtre.
« Trop de fumée »
« J’ai crié aux gens de descendre mais ils disaient qu’ils ne pouvaient pas quitter leur appartement parce qu’il y avait trop de fumée dans les couloirs », a-t-il dit.
« Les pompiers équipés d’appareils respiratoires travaillent extrêmement dur dans des conditions très difficiles pour maîtriser cet incendie », a souligné le commandant Dan Daly, de la London Fire Brigade.
L’écrivain et acteur britannique Tim Downie, qui habite dans les environs, a fait part de son « horreur ». « L’immeuble tout entier est ravagé par les flammes. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne s’effondre », a-t-il dit.
Des dizaines de résidents se sont retrouvés sur le trottoir, souvent en pyjama, certains essayant de contacter des proches bloqués dans la tour.
Il ont été dirigés par les forces de l’ordre vers un restaurant voisin, où les premiers blessés étaient traités par les services de secours.
Un collectif de résidents s’était plaint à plusieurs reprises des risques d’incendie potentiels dans l’immeuble, de nombreux détritus s’étant accumulés lors des travaux successifs.
« Ce dossier est particulièrement critique car il n’y a qu’une seule entrée et sortie à la Grenfell Tower durant les travaux de rénovation », précisait ainsi le blog d’un Groupe d’action de Grenfell.
« Le risque qu’éclate un incendie dans les parties communes du hall d’entrée est à peine imaginable, car alors les habitants seraient pris au piège dans le bâtiment, sans aucune possibilité de s’échapper », poursuivait ce blog.