A bien des égards, Touria Chaoui fait figure d’indépendance. Que ce soit lié à sa mort prématurée à la veille de l’indépendance du royaume, ou encore, à son statut de première femme pilote arabe et marocaine.
Son père, Abdelwahed, est journaliste, publicitaire et homme de théâtre. Devant l’engouement de sa fille pour l’aviation, il s’était démené et l’a soutenue jusqu’à son ascension dans les airs.
Malgré les pressions liées à sa condition de femme, Touria devenait pilote à l’âge de 15 ans seulement.
Grâce cette consécration, la jeune femme avait reçu les hommages de feu Mohammed V ainsi que celles de nombreuses personnalités et organisations féminines.
Elle fait alors la une des journaux tandis que la presse internationale l’élève au rang d’icône mondiale de l’émancipation des femmes.
Fougueuse, charismatique, Touria est également patriote. Au retour du sultan Mohamed Ben Youssef de son exil à Madagascar, la jeune pilote lâche des tracts de bienvenue depuis son avion monoplace.
Le sultan l’accueille au palais où elle se lie d’amitié avec les princesses. Elle devient ainsi ambassadrice au sein de l’institution Lalla Amina qui défend la cause féminine.
Malheureusement, son destin remarquable fut brisé le 1er mars 1956 par un terrible assassinat. Ce jour là, Touria Chaoui était au volant de sa voiture en compagnie de son frère cadet. Arrivée devant l’immeuble où elle habitait, elle marque un arrêt et passe sa tête par la portière pour répondre à sa mère qui était au balcon.
C’est à ce moment précis qu’un certain Ahmed Touil tire sur elle à bout portant. Un sombre assassinat qui laisse sa famille dans le désespoir.