Société

Les femmes autorisées à être adoul, les féministes applaudissent

L’autorisation donnée aux femmes pour exercer le métier de adoul a été saluée par diverses représentantes de la cause féminine au Maroc. Témoignages.

 

Le roi Mohammed VI, qui présidait lundi soir 22 janvier un Conseil des ministres, a chargé le ministre de la Justice d’ouvrir aux femmes la profession d’adoul et « de prendre les mesures nécessaires pour réaliser cet objectif ».

 

Latifa Bouchoua, membre fondatrice de la Ligue démocratique des droits des femmes, a applaudi cette décision espérant que ce métier qui était jusqu’à présent réservé aux hommes, connaisse une évolution grâce à la participation de la femme: « On remarque que dans divers domaines les femmes sont solidaires entre elles. Ainsi cette initiative est un soutien de plus pour la cause des droits des femmes« .

 

 

Impensable il y a quelques années

 

Selon cette activiste féministe, cette « révolution » est à même de changer les mentalités et le regard de la société envers la femme. A l’image de leur implication dans la vie politique, jugée impensable il y a quelques années, qui s’est depuis banalisée. On les voit ainsi siéger aujourd’hui aussi bien sur les bancs du Parlement qu’au Conseil des ministres. « Nous espérons que les conditions pour que les femmes accèdent à ce nouveau métier ne soient pas draconiennes ou discriminatoires et espérons que d’autres secteurs aussi sensibles pourront s’ouvrir aux femmes« , souligne Latifa Bouchoua.

 

Pour sa part, la sociologue Soumaya Naamane Guessous s’est dite ravie et agréablement surprise de cette décision et de sa rapidité. « Cette décision prouve qu’il y a une ouverture qui continue dans le temps. Il s’agit d’une valorisation de tous les efforts déployés par les femmes pour réussir« , a souligné l’auteure du bestseller Au-delà de toute pudeur.

 

 

La lutte continue

 

Elle s’est ainsi félicitée de la disparition progressive de cloisons. « Beaucoup de tabous ont été abattus, comme par exemple le fait que les femmes puissent devenir caïd. À l’époque on disait qu’une femme ne peut pas entrer dans une mosquée pour prier le jour de l’Aïd parce qu’elle peut avoir ses menstruations. Je répondais alors: «oui, elle peut s’abstenir, mais il y a beaucoup d’hommes qui partent faire la prière sans ablution« , relate la sociologue.

 

« J’espère que cette décision va permettre d’ouvrir d’autres axes toujours tabous, notamment le fait que les femmes n’ont toujours pas le droit de témoigner, un paradoxe inacceptable« , a-t-elle souligné déplorant « qu’une femme médecin vaut 12 témoins dans l’enceinte du tribunal, mais que son témoignage ne soit plus accepté dès qu’elle quitte le tribunal« . La lutte continue.

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