Une Femen a fait irruption lundi, seins nus, dans la crèche géante du Vatican place Saint-Pierre, et s’est emparée de la statuette de l’enfant Jésus en criant en anglais «Dieu est femme! », a rapporté lundi la police.
La militante ukrainienne de 25 ans a agi vers 10h00 du matin, soit deux heures avant la bénédiction «Urbi et orbi» du pape François prononcée depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre devant 50.000 personnes, selon un communiqué de la police italienne chargée de surveiller les lieux placés sous haute sécurité.
« God is woman »
Elle a été arrêtée pour «résistance et blessures à un représentant de l’ordre public, offenses à des confessions religieuses, tentative de vol et actes obscènes dans un lieu public».
La jeune femme a subitement jeté son sac à terre et a enlevé son manteau, dévoilant sa poitrine, avant d’escalader la barrière protégeant la crèche et de se précipiter sur la statuette de Jésus, selon la police.
Sur les clichés, on aperçoit un policier arborant un képi et une longue cape à la poursuite de l’Ukrainienne, qui a eu le temps de montrer en évidence sur son buste le hashtag #METOO suivi de l’inscription «Assaulted by Church» (« agressée par l’Eglise »).
Une de compatriotes ukrainiennes âgée de 22 ans, qui n’a pas opposé de résistance, devra répondre pour sa part de complicité d’offenses à des confessions religieuses et de tentative de vol. Les autorités ont par ailleurs saisi des téléphones et des ordinateurs lors de perquisitions.
Attaques multiples
Il s’agissait en fait d’une « triple attaque », comme le mentionne une des leaders du mouvement Inna Shevchenko sur Twitter, sous la thématique « Vierge Marie, la briseuse de silence »: trois militantes Femen ont essayé de s’introduire dans l’enceinte du Vatican ces 24 et 25 décembre, « pour s’insurger contre les violences perpétrées par les institutions religieuses à l’égard des femmes ».
— inna shevchenko (@femeninna) 25 décembre 2017
Sur le torse de l’une d’elles figurait l’inscription « #Me Too: Assaulted By Church » (« #Moi aussi: agressée par l’Eglise »), qui faisait évidemment référence au hashtag mondial #metoo , né à la suite des multiples accusations contre le producteur américain Harvey Weinstein.
Un incident similaire s’était déroulé le 25 décembre 2014 au même endroit, à l’initiative d’une Ukrainienne qui avait écrit sur sa poitrine au feutre noir «God is woman».
Le mouvement féminin des Femen, né en Ukraine et qui s’est opposé par des actions seins nus à l’ancien régime pro-Kremlin, au président russe Vladimir Poutine et à l’Eglise orthodoxe, a essaimé en Europe occidentale, où il s’attaque aussi à l’Eglise catholique, qu’il accuse d’être rétrograde en matière de droits des femmes. Les Femen protestent notamment contre l’opposition de l’Eglise catholique à l’avortement et à l’union libre.