Le Maroc a, certes, accompli des progrès indéniables sur la voie de l’établissement de l’égalité homme/femme, mais des paliers restent à franchir pour arriver à une véritable équité, ont souligné, vendredi à Casablanca, les orateurs d’une rencontre sur les réformes possibles de l’arsenal juridique en la matière.
Le Maroc constitue un modèle au niveau de la région en matière de consolidation de l’égalité homme/femme, à la faveur de la Constitution de 2011 qui accorde une place de choix aux femmes, a estimé un responsable de la délégation de l’Union européenne à Rabat, Philip Holzapfel, au cours de ce séminaire organisé par l’Association Droits et Justice, en collaboration avec la délégation de l’UE et les ambassades de la Suisse et de la Norvège.
Mohammed El Bakir, spécialiste du droit pénal, a indiqué, en revanche, que la législation en vigueur doit être révisée pour accorder plus de droits à la femme victime de violence.
M. El Bakir, également professeur à l’Université Hassan II à Casablanca, a estimé que le code pénal n’assure pas encore la protection réelle des femmes contre les violences et les discriminations spécifiquement en raison du sexe, relevant l’impératif d’améliorer l’arsenal juridique marocain pour la protection de la femme.
De son côté, le représentant du ministère de la Justice, Rachid Méziane, a indiqué que ce département a œuvré pour la mise en place de structures d’accueil au profit des femmes victimes de violence, rappelant dans ce sens que l’arsenal juridique a pour première vocation de protéger les femmes victimes de toute les formes de violences.
Évoquant l’expérience de la Tunisie dans ce domaine, Mme Najoua Bensaad, militante et avocate, a indiqué que la nouvelle loi sur les droits et la protection de la femme, adoptée en août dernier par le gouvernement de son pays, est une réelle victoire pour les femmes tunisiennes, en ce sens qu’elle répond en grande partie à leurs attentes.
Cette rencontre organisée à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes a permis de réunir des acteurs institutionnels, académiques et les organisations de la société civile impliqués dans la problématique de la prévention aux violences faites aux femmes, pour un échange et une réflexion sur l’adoption d’un cadre juridique national pour réprimer toutes les formes de violences contre les femmes au Maroc.