Les Saoudiennes, oppressées par un gouvernement conservateur, ont pu assister à un concert donné par une star libanaise. La chanteuse Hiba Tawaji a eu le privilège de se produire pour un concert solo à Riyad. Une grande première.
Malgré sa politique ultra conservatrice, l’Arabie saoudite semble doucement vouloir s’ouvrir au monde. Un changement qui passe par la culture. Alors que le pays vient d’annoncer l’ouverture de salles de cinéma d’ici le début de l’année 2018, un événement permet aux femmes du pays de gagner un peu plus en liberté. A Riyad, au King Fahd Cultural Center, une artiste a pu, pour la première fois, se produire en solo pour un concert le 6 décembre, pour un public entièrement composé de femmes. Il s’agit de la chanteuse libanaise Hiba Tawaji, également actrice et réalisatrice. La jeune artiste de 30 ans, très connue dans son pays, s’est également fait connaitre en France grâce à sa participation en 2015 à l’émission The Voice. L’événement est historique et inédit au sein du pays, d’autant plus que des danseuses étaient présentes sur scène.
Ce concert-événement intervient peu après que de nouvelles réformes aient vu le jour pour améliorer la condition des femmes au sein du pays. Le gouvernement s’assoupli petit à petit, notamment en leur accordant l’autorisation de conduire (qui prendra effet en juin 2018) ou d’accéder aux stades à l’occasion d’événements sportifs. Ces premiers pas vers le changement, les Saoudiennes les doivent au politique Mohammed Ben Salmane. A 31 ans, le prince héritier d’Arabie saoudite s’est engagé pour une politique plus souple. Au mois de janvier, le pays avait fait polémique du côté des religieux, en autorisant un concert pour la première fois depuis 24 ans. Ce sont environ 7 000 hommes qui s’étaient alors réunis à Djeddah pour écouter de la pop orientale.