A 72 ans, Khadija Ayad Al-Qorti a décidé d’ouvrir sa maison à Rabat aux personnes atteintes du cancer et à leurs proches afin que ceux-ci puissent poursuivre leur traitement sans se soucier de l’hébergement.
Au Maroc, les centres d’oncologie ne sont pas légion. Une fois diagnostiquée la maladie, encore faut-il avoir les moyens de se déplacer dans la ville qui abrite un centre de traitement et pouvoir également assumer le coût important que représente la location d’un logement le temps du traitement.
Le manque de moyens financiers représente ainsi le principal écueil pour les malades du cancer qui n’ont d’autres choix que de se laisser mourir.
C’est en arrivant à ce constat que Khadija Ayad Al-Orti, veuve de 71 ans, habitant à Rabat, décide d’ouvrir en grand les portes de sa maison.
Elle fonde en 2009 l’association Jannat, quelques mois seulement après le décès de son mari d’un cancer et fournit aux patients et à leurs proches un logement et des repas gratuits ainsi qu’un transport gratuit également le temps du séjour au centre oncologique.
Elle s’occupe actuellement de 15 femmes logées chez elle et loue un appartement à proximité pour en loger 15 autres.
Interviewée par le bureau de Rabat de l’agence Reuters, l’une d’elles, Hassania Khayati, 45 ans, habitant à Ksar El Kebir, est atteinte d’un cancer du sein et est hébergée dans le refuge depuis septembre 2017.
Khadija Ayad Al-Orti finance son travail associatif grâce à la pension de son défunt mari, 450 dirhams, et en grande partie grâce aux subventions du gouvernement et de donateurs privés.