Après trois plaintes pour viol en France, une autre aux États-Unis pour agression sexuelle, cette fois ci c’est en Suisse qu’a été enregistrée une nouvelle plainte pour viol et séquestration à l’encontre de Tariq Ramadan.
C’est la Tribune de Genève qui relate les faits. Vendredi 13, la présumée victime suisse de Tariq Ramadan a déposé plainte auprès du ministère public de Genève, rapporte le quotidien qui a eu accès au témoignage de la Suissesse, musulmane convertie, d’une quarantaine d’années.
La présumée victime a rencontré la première fois Tariq Ramadan lors d’une dédicace à Genève, en 2008, puis le retrouve quelques mois plus tard à l’une de ses conférences. Depuis ce jour, elle a affirmé avoir entretenu une correspondance avec lui. «Il se montrait parfois taquin, pouvant ainsi me traiter par exemple de coquine et j’étais séduite», affirme-t-elle.
De passage à Genève en septembre de la même année, où il devait animer une conférence, Tariq Ramadan l’invite à prendre un café et l’attire dans sa chambre d’hôtel, où il l’aurait violée et retenue pendant des heures contre son gré.
La victime explique dans le document rapporté par la Tribune de Genève : «Ramadan s’est baissé pour brancher ou débrancher un appareil. Je me trouvais alors derrière lui (…): au moment où il s’est redressé, son visage s’était transformé. Il m’a alors basculée sur le lit (…) et est tombé sur moi. Je lui ai immédiatement demandé d’arrêter (…) je n’ai pas crié, de peur qu’il me frappe. Il s’est mis à m’insulter (…) j’ai eu peur de mourir. J’étais terrifiée et paralysée (…) il me disait qu’il y avait deux catégories de femmes qui refusaient d’embrasser : les prostituées et les espionnes. Il m’a alors redemandé si j’étais des RG (…) chaque fois que je tendais la main vers mon portable, il m’attrapait la main et me disait “Occupe-toi de ton homme!”»
Son calvaire va durer plusieurs heures, elle affirme avoir reçu des gifles à plusieurs reprises et s’être débattue. Elle a quitté la chambre vers 6h30.
La suissesse a pensé à porter plainte, mais la peur l’en empêche. Elle se confie plus tard à une journaliste romande qui a relaté son histoire à Ramadan, mais celui-ci a très mal réagit. Malgré tout, la victime continue à discuter avec lui afin «de comprendre son geste, dans l’espoir qu’il s’excuse», cependant il reste persuadé qu’elle faisait partie des renseignements généraux et qu’elle voulait le détruire.
Durant toutes ces années, elle a conservé des copies d’écran et d’autres éléments à charge. Contactée par le Tribunal de Genève, elle souhaite garder son anonymat et explique que c’est grâce au courage des autres victimes qu’elle a eu la force d’agir maintenant.