Musique

Souki S se dévoile

 

« Chacun a ses addictions, pour moi c’est la musique »

 

Médecin se spécialisant en ophtalmologie, chanteuse par passion et vice versa. La pétillante Soukaïna Ohid alias Souki S a la chance de pouvoir cumuler les deux. De passage au Maroc pour la promotion d’un nouveau clip, elle s’est posée avec nous, histoire de partager un peu son vécu.

 

Ayant débarqué sur la scène musicale en 2021, Souki S. n’a pas perdu de temps. Native de Casablanca, cette jeune belgo-marocaine a su s’imposer et confirmer un réel don dès sa première chanson « Sablier ». Désireuse de perfectionner sa voix, elle se fait coacher à Paris par l’illustre Angie Berthias. Un album voit le jour deux ans plus tard. Intitulé « Vérité », il se compose de plusieurs titres et distille de belles émotions. Fière de ses racines, Souki S tient à le faire savoir d’un point de vue artistique. Ses compositions sont une ode au Maroc puisqu’après des titres en français, arabe et espagnol, elle a décidé de s’exprimer en darija. « Cela me permet de renforcer davantage ma connexion avec le public marocain et de contribuer à l’épanouissement de la scène musicale locale ». Découvrez son dernier clip en cliquant ici

 

Vous chantez depuis un peu plus de deux ans maintenant et avez déclaré que la musique était salvatrice pour vous. Dans quel sens ?

 

Elle a toujours été une véritable bouée de sauvetage et une source de réconfort. Dans les moments difficiles, elle était mon refuge. Chacun a ses addictions, pour moi c’est la musique. Mes compositions sont empreintes de messages profonds et inspirées parfois d’expériences douloureuses. Exercer mon art m’a permis de transformer ces expériences en quelque chose de beau et de significatif, de partager mes luttes ainsi que mes triomphes avec le monde extérieur.

 

Quel est votre style musical et qu’est-ce qui vous a mis sur cette voie?

 

Mon genre actuel se concentre principalement sur l’Afropop en darija. Une orientation née de la demande du public.

 

Vous avez commencé par chanter dans d’autres langues. Aujourd’hui vous effectuez un virage darijophone pourquoi ?

 

j’ai tout simplement réalisé que l’utilisation de la darija avait un impact plus fort. Cette connexion linguistique a été le moteur de ma transition. Je suis convaincue que ce changement renforcera davantage mon lien avec le public marocain. En choisissant de m’exprimer dans ma langue maternelle, je peux créer une musique plus accessible et authentique. Cette démarche est une manière de célébrer la culture et l’identité marocaines.

 

Avez-vous eu peur en vous lançant dans cet univers ? Peur de ne pas vous faire une place, de la compétition ou d’un environnement que l’on dit sans pitié ?

 

Pour être franche, la peur ne fait pas partie de mon état d’esprit. La musique demeure une source de plaisir et de bonheur pour moi. Je reconnais que l’industrie musicale peut être un monde impitoyable ; Cependant, je ne considère pas la musique comme une compétition avec les autres, mais comme un défi personnel qui m’apporte bien-être et satisfaction. Mon objectif est de me challenger et de devenir la meilleure version de moi-même. Ce n’est pas une course, mais un marathon, tout comme la médecine dont j’ai fait mon métier. Mon expérience m’a appris à persévérer et à avancer malgré les défis.

 

Quelle a été l’expérience la plus marquante à vos débuts ?

 

Le rejet de gens proches de moi. Ils doutaient que mon premier single puisse surpasser leur propre musique. Ce sont souvent les personnes les plus familières qui finissent par vous causer le plus de peine. J’ai compris que réussir signifiait que je n’aurais pas nécessairement beaucoup d’amis. Comme un acteur dans le film « American Gangster » l’a dit « La réussite génère des inimitiés. Ton succès se retourne contre toi. Que vas-tu faire ? Tuer ton succès ? C’est simple : soit tu réussis et tu te fais des ennemis, soit tu échoues et tu te fais quelques amis. Question de choix. »

 

Votre nouveau clip est enfin sorti, comment s’est passé sa conceptualisation avec vos partenaires ?

 

Ce fut un processus difficile. Une personne clef avec qui j’avais travaillé nous a laissés en difficulté après le tournage, pour s’envoler vers d’autres cieux. J’ai dû me battre afin de sauver le clip, malgré les obstacles. Nos efforts ont finalement abouti grâce à beaucoup de persévérance et nous en sommes tous très fiers.

 

Vous vous êtes investie à tous les niveaux ?

 

Totalement et de manière très méticuleuse. Je suis une grande perfectionniste, que ce soit dans le domaine médical, musical, ou autre. Je surveille attentivement chaque détail. J’ai personnellement supervisé l’ensemble du process de création de « Chebba » avec le soutien de mon équipe et de mon manager.

 

Quel a été l’accueil du public marocain?

 

Il a été excellent ! Moins de 3 jours après sa parution, le clip avait déjà dépassé les 200 000 vues sur YouTube. C’est un signe prometteur pour la suite, d’autant plus qu’il a connu un meilleur départ que le précédent « Sablier, » qui avait, lui, dépassé le million de vues.

 

A long terme pensez-vous pouvoir continuer à mener deux carrières aussi prenantes et opposées ? S’il fallait faire un choix ?

 

Pour moi, ces vocations sont complémentaires, l’une ne va pas sans l’autre. Lorsque l’on est déterminé, on peut réussir à concilier les choses. J’ai une véritable passion pour les deux domaines, ce qui facilite la transition entre eux. Mon intention est de poursuivre ma carrière de médecin. La vie nous offre parfois des opportunités qu’il est important de saisir. L’avenir reste incertain et personne ne peut prédire ce qui se produira demain. Pour l’instant, je réussis à équilibrer les deux. Le temps me révélera ce qui m’attend.

 

Quels sont vos projets ?

 

En ce moment, je suis en train de travailler sur un mini-album en darija, dont la sortie est prévue pour 2024. Je prépare aussi la scène pour l’été prochain, Inchallah.  Que du bonheur en résumé et encore plus de partage avec mon public.

 

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