L’agression date de mercredi dernier, mais traumatisée depuis, Sana K. n’a pu en témoigner que ce week-end. Et pour cause, elle a été victime non seulement d’une agression en plein jour et au cœur de Casablanca, mais aussi d’une tentative d’enlèvement. Tout a commencé vers 18H, au quartier Bourgogne situé au centre la capitale économique. Après avoir retiré de l’argent d’un guichet automatique bancaire, Sana se dirige vers son pressing. Elle va par la suite regagner sa voiture pour rentrer chez elle. Mais au moment d’ouvrir la portière du véhicule, un jeune individu entre par le côté passager. Paniquée et croyant à l’agression, elle lui jette son sac, son téléphone et l’argent fraîchement retiré et qu’elle avait encore en main.
Cela n’empêche pas son agresseur de s’installer dans la voiture. Au même moment, un autre arrive du côté du siège conducteur et la fait rentrer de force dans le véhicule, quand un troisième agresseur entend entrer par l’arrière. Mais ce dernier ne le pourra pas, la voiture étant une Fiat 500. Ayant pris le volant, un des agresseurs se met à rouler, la portière encore ouverte. L’heure étant de pointe, il ne tarde pas à heurter une moto, un bus et un cycliste. Ce dernier se met à sa poursuite.
La voiture se dirige vers le boulevard Moulay Youssef, mais vu les accidents provoqués, de nombreuses personnes se mettent à courir derrière la Fiat. Au moment d’approcher le grand boulevard, celle-ci percute de nouveau une voiture et se met à ralentir. Sana a alors un réflexe: mettre la boîte à vitesse automatique du véhicule en N, ce qui la stoppe net. Un des agresseurs tente de sortir un sabre pour menacer les personnes qui commençaient à entourer la voiture. Mais il est tellement serré qu’il ne peut pas. Il ouvre alors la portière et s’échappe en courant, jetant son arme au passage. Le cycliste qui s’était mis à la poursuite du véhicule le rattrape.
La police arrive à ce moment-là et les deux agresseurs sont arrêtés. Dans la Fiat 500, l’on découvre un sac rempli de bouteilles d’alcool et de comprimés psychotropes. Après interrogation, les mis en cause avouent leur crime. « Nous n’avions aucune intention de l’enlever. On a l’a vue seule et on a décidé d’en profiter ». C’est en tout et pour tout ce qu’ils ont dit pour justifier leurs crimes. Lors de leur première comparution devant le juge, ils n’ont pas hésité à se jeter aux pieds de leur victime pour implorer son pardon. Trop tard; Verdict le 29 février. En attendant, une nouvelle criminalité, qui cache bien son jeu – les agresseurs avaient l’air d’être de simples étudiants – est en train de voir le jour à Casablanca.