Une grosse claque
C’est une période où il est important de savoir gérer son temps et… son sommeil. De fait, je dois avouer que je mets plusieurs jours avant de réaliser que nos habitudes ne sont plus les mêmes. J’aime jma3a comme on dit, je revois des oncles, des tantes, des cousins que je ne verrais pas aussi souvent en temps normal. J’ai le sentiment que cela me permet de réaliser où se trouve l’essentiel finalement: la famille, prendre conscience du fait que nous avons certains devoirs envers Dieu, et cela me fait toujours l’effet d’une grosse claque. Bénéfique, bien sûr ! Mehdi, 24 ans.
Retrouvailles
Pour moi qui suis une paisible retraitée, le ramadan, c’est d’abord et surtout la probabilité de voir ma famille plus souvent. Oui, nous nous rassemblons, nous parlons et ensuite, les uns se relaxent, les autres s’endorment, ça me donne l’impression que le temps s’arrête un peu et que l’on se retrouve vraiment. Jamila, 38 ans.
Prendre du recul
Après des années de jeûne, je me rends compte qu’il ne s’agit pas simplement de garder l’estomac vide. Le jeûne est une discipline stricte où il est important de se remettre en question, de réféchir sur soi, son destin, son avenir et comment l’on se sent face à son créateur. Il faut du temps pour prendre du recul et trouver une certaine unité et ce, d’autant plus que nous vivons dans une société qui prône la consommation comme une valeur ultime : le gaspillage de bouffe en est un très bel exemple… Ghali, 52 ans.
Pesant
Pour moi qui ne le fais pas, le regard accusateur des jeûneur est toujours compliqué à vivre. L’heure fatidique où je me retrouve propulsé chez les uns et les autres pour le f’tour sans me sentir vraiment concerné. C’est plus fort que moi, je n’y arrive pas ! Je ne me retrouve pas dans cette atmosphère où les gens sont peu enclins à la discussion, plutôt renfermés sur eux-mêmes et pas toujours très propres sur eux… Aïe, je suis désolé mais c’est sincère. Malik, 36 ans.
Sérénité
Je ne peux m’empêcher d’avoir un pincement de cœur en pensant à mon père qui n’est plus, qui aimait tant le ramadan et qui était tellement fer du fait que nous aimions comme lui cette période bénie. Et puis, c’est aussi une des rares périodes de l’année où nous étions mon père et moi encore plus complices, heureux d’évoquer la spiritualité, mon père me parlait religion avec passion. Son discours était toujours lumineux, plein d’amour et de noblesse et bien loin de stigmatiser qui que ce soit ! Avec les années, la nostalgie est toujours présente mais j’ai retrouvé une certaine sérénité intérieure et j’accorde beaucoup d’importance à ce mois pas comme les autres. Maria, 40 ans.
Nostalgie
Le mois de ramadan me rappelle mon enfance, ma famille. Il me rappelle avec nostalgie la maison de mes grands-parents (Allah Yrhemhoum), toujours pleine de gens et de bonnes choses. Je n’ai encore jamais réussi à accomplir de façon régulière les Tarawih et chaque année, j’espère pouvoir le faire. Personnellement, je pense que ramadan est un mois durant lequel j’aime me recueillir, me purifier le corps et l’âme, me réunir en famille et partager des moments spirituels en leur compagnie. Par contre, je m’interdis de tomber dans le piège de ces orgies alimentaires qui sont tout le contraire du principe du jeûne. Khadija, 42 ans.
Y a d’la joie
Le ramadan, c’est d’abord toute mon enfance ! J’ai l’impression de revivre ces moments d’insouciance en famille pour les fêtes… Aujourd’hui, cette atmosphère bon enfant a quasiment disparu : les gens prennent l’avion, partent en week-end et vivent surtout à l’européenne lorsqu’il s’agit de fêtes ou d’événements relatifs à la religion. Alors, me retrouver un peu en famille, faire la tournée des f’tours chez les uns et les autres, aller à la mosquée ensemble et prolonger ces instants de bonheur, c’est une grande joie. Hassan, 36 ans.