C’est là un mal que bien des Marocaines connaissent… Entre tabous, non-dits et absence d’éducation sexuelle, les angoisses et les peurs liées à la sexualité se manifestent parfois à travers un blocage physique. Eclairage…
Du côté du fonctionnement des organes génitaux, rien à signaler. Et pourtant, au moment de passer à l’acte, le corps se rebiffe, l’orifice vaginal se referme littéralement dans un spasme, une contraction involontaire des muscles péri-vaginaux. Impossible dès lors pour le sexe masculin de pénétrer la femme qui ressent à chaque tentative de vives douleurs.
Chez la femme sujette au vaginisme, le phénomène se produit également lors d’un examen gynécologique.
Force est de constater que le vaginisme est un phénomène très répandu au Maroc dans sa forme primaire, à savoir quand celui-ci débute avec la sexualité de la femme. Bouchra, 32 ans, jeune mariée, témoigne : « j’ai fait un mariage d’amour avec un homme que je fréquente depuis 2 ans. Je n’aurais jamais imaginé que mon corps se liguerait ainsi contre moi le jour J, lorsque que mon époux et moi avons dû partager notre premier moment d’intimité. Au moment du passage à l’acte, j’ai ressenti de vives douleurs, je me suis mise à hurler tellement j’avais mal… Je pensais que ça irait mieux le lendemain, mais rien à faire. Cette situation a duré quatre mois ! Heureusement pour moi mon mari a fait preuve de beaucoup de patience, d’amour et de tendresse et n’a pas cherché à me forcer ou à me culpabiliser. J’ai fini par dépasser mes craintes et aujourd’hui, tout va bien ».
Le vaginisme est souvent la résultante d’une mauvaise connaissance de son corps par la femme. Elle s’imagine à tort que son organe génital est trop petit, trop étroit. Dans nos sociétés arabo musulmanes, beaucoup de femmes évitent d’ailleurs d’utiliser des tampons périodiques de peur de déchirer leur hymen. Une bonne information sexuelle et parfois une séance chez un sexologue suffisent à rassurer.
Il arrive également que le vaginisme soit lié à un conflit intérieur inconscient. Certaines femmes redoutant ainsi d’enfanter causent ce blocage sans même s’en rendre compte.
Le vaginisme dit secondaire se produit, contrairement au vaginisme primaire, après une période de sexualité sans couacs. Dans le cas présent, celui-ci peut survenir après que la femme ressente des douleurs dans le bas ventre lors des rapports sexuels. La peur de souffrir entraine alors un réflexe de blocage. Ici aussi, consulter un sexologue peut être de la plus grande aide.