Je vais vous conter une histoire vraie. Celle d’une amie très estimée. Le genre de fille que tout le monde apprécie ou jalouse. Le genre de fille qui s’est relevée après chaque chute tout en préservant l’innocence qui la caractérise. Et je vais vous conter ainsi, ce phénomène que l’on appelle la rupture 2.0.
Abla est une jolie femme. Elle approche tranquillement de la trentaine tout en préservant son baby face. Ce même baby face qui attise la haine de certaines femmes, attire les mauvais garçons. Ceux qui voyaient en elle une proie. La pire race. Celle que l’on qualifie de pervers narcissiques.
Depuis près de deux ans, Abla vit une relation passionnée avec Mehdi. Lui, c’est plutôt le genre d’homme hyper charismatique, avec le genre de confiance en lui qui ressemble dangereusement à de l’arrogance. Mais pour conquérir Abla, Mehdi débordait de romance, d’attentions et de générosité en tout genre. Il l’a gâtée jusqu’à la mettre mal à l’aise. Car, voyez-vous, Abla n’est pas vénale. C’est une fille qui a su se construire seule et grimper patiemment l’échelle de la vie, pas à pas, assurément. Bref, je m’éloigne un peu du sujet…
Ne lui en voulez pas. Bien entendu, les premiers temps, Abla était sur ses gardes. Il était beau parleur, certes, mais ses mots ont finit par séduire cette éternelle romantique. Alors elle s’est attachée à lui. Elle voyait en lui le meilleur et ignorait sciemment ses défauts, allant jusqu’à lui trouver mille et unes excuses. Et plus elle tombait dans cet amour aveugle, plus lui, retirait son masque.
Au bout de quelques mois, finies les belles surprises et les grandes déclarations ! Place aux critiques, à la remise en question, à l’attente d’un signe d’intérêt et aux messages restés sans réponses. Il tournait le volant de leur relation au gré de ses propres envies, ses humeurs et ses besoins. Abla a commencé à se remettre en question. Elle culpabilisait, voyant en son changement d’attitude une situation qu’elle méritait. Elle le croyait trop bien pour elle.
C’est au bout de deux ans de relation que la rupture 2.0 a eu lieu. On appelle cela « Ghosting », soit le fait de mettre fin à une relation en disparaissant. Un message sur Whatsapp. Un message ou il expliquait simplement que leur passion ne les mènerait qu’à la destruction. Un smiley. Et ciao.
Voilà comment ça se passe en 2017. Voilà comment certaines personnes se permettent de se jouer des sentiments des autres. Voilà comment ils se cachent derrière la technologie pour ne pas avoir à assumer leurs choix. Voilà comment, moi, je rends hommage à toutes les Abla de ce monde. Celles qui n’auront que Whatsapp, Facebook et Instagram comme interlocuteurs. Et qui, finalement, préféreront se déconnecter pour se reconnecter avec elles-mêmes.
Au diable les réseaux sociaux et les messages incongrus et privés de sentiments. S’il faut militer en 2017, c’est pour redonner du sens au contact humain. Que celui-ci ne se base pas sur des likes, des hashtags ou des smileys. Que l’on résiste à l’appel du clavier et que l’on prenne son courage à bout de voix et de regard. Que l’on ose parler, toucher, montrer et se dévoiler… sans écrans interposés. Au diable vos smartphones et vos profils Facebook! L’amour n’est pas un langage binaire, c’est un dialogue des cœurs.
