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Au Maroc, les violences faites aux femmes sont en hausse

Dans son rapport annuel, la présidence du ministère public relève que les violences faites aux femmes ont augmenté de 11% entre 2018 et 2019, soit 19.617 femmes violentées, ayant conduit à plus de 19.000 affaires et à la poursuite de 20.355 personnes.

En 2019, 20.355 personnes ont été poursuivies pour avoir violenté 19.617 femmes, soit plus de 19.000 affaires, lit-on dans ce rapport. Parmi celles-ci, 36 ont trait à des homicides volontaires, 886 à des viols, 1.574 à des menaces et 6.573 à des violences entraînant une incapacité de moins de 20 jours. En moyenne, les violences faites aux femmes ont augmenté de 11% entre 2018 et 2019.

Qui sont les mis en cause ?

La présidence du ministère public a analysé les auteurs de ces crimes, délits et infractions, leurs liens avec les victimes et leurs mobiles. 95,1% des personnes poursuivies sont des hommes et dans 56,82% des cas, il s’agit des époux des victimes. Le rapport souligne toutefois que les agressions les plus graves sont commises par des personnes sans lien familial aucun avec la victime. Sur les 62 personnes poursuivies pour coups et blessures entraînant la mort sans intention de la donner, seuls deux d’entre elles sont les époux des victimes. Idem pour les viols. Sur 948 poursuites, on note trois employeurs, deux frères, un fils et deux pères de victimes. Une seule affaire implique l’époux de la victime. Sur les 948 cas de viols, 939 n’ont donc aucun lien avec leur victime.

L’abandon familial à l’origine de beaucoup de violences envers les femmes

27% des agressions commises à l’encontre des femmes interviennent dans le cadre d’un abandon de famille. La présidence du ministère public analyse l’importance de ce facteur à la lecture de ces conséquences multiples. « Les conséquences négatives de l’abandon de famille ne se répercutent pas seulement sur la femme, mais également sur les enfants, notamment au niveau de leur éducation et de leur intégration dans la société », explique le rapport qui affirme que cette catégorie « nécessite une analyse approfondie », sans pour autant disposer des moyens nécessaires pour la réaliser. Selon la présidence du ministère public, il est essentiel de connaître les raisons qui poussent les conjoints à priver leur famille de pensions alimentaires. Est-ce un acte personnellement dirigé à l’encontre de l’épouse, ou plutôt d’un manque de moyens financiers? Pour la présidence du ministère public, l’interprétation de ces chiffres varie en fonction de la réponse à ces questions.

Les premiers effets de la loi 103-13

Côté harcèlement sexuel, on enregistre 499 cas dans les lieux publics contre 26 cas sur les lieux de travail, concernant 27 auteurs dont une femme. De manière générale, 4,9% des personnes poursuivies pour avoir violenté des femmes sont des femmes. Le harcèlement sexuel dans les lieux publics constitue la moitié des agressions enregistrées en 2019, soit 370 affaires de plus qu’en 2018. En tout, 1.828 affaires (10%) concernent des violences sexuelles alors que celles d’ordre moral représentent 13%. Globalement, l’augmentation des cas de violences faites aux femmes « se manifeste au niveau des nouvelles infractions prévues par la loi 103-13, relative à la lutte contre les violences faites aux femmes ». En effet,  « 629 cas d’expulsion du domicile conjugal ont été enregistrés en 2019 contre 360 en 2018, soit une hausse de 74% », mentionne le rapport annuel. Ce dernier explique cette augmentation par le fait que la loi précitée n’est entrée en vigueur que le 13 septembre 2018, et n’a donc été appliquée que pendant les quatre derniers mois de cette année, à l’inverse de l’année 2019, prise en compte en entier.

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