Malgré le caractère saint du mois de Moharram, c’est le jour de Achoura que privilégient les chouaffates et les Fqihs pour pratiquer des rituels pas très musulmans.
Elles veulent s’assurer de la fidélité de leur mari, lui retirer tout pulsion sexuelle à l’égard d’une autre femme, quand d’autres prient Dieu et les esprits de mettre enfin un mari sur leur chemin. Pour certaines, les rituels de magie servent à donner un gros coup de pouce à une affaire naissante, à faire fructifier un pactole ou, dans un registre plus obscur, à la vengeance.
A chaque demande, un rituel que l’on pratique chez la chouaffa ou le fqih après avoir fait ses emplettes chez le «Aâttar». En ce jour de Achoura, le business de la magie se porte bien. Tant et si bien que certains augmentent d’ailleurs le prix de leurs « consultations ».
Selon le quotidien arabophone Assabah, « le commerce des charlatans enregistre, depuis la fin de la semaine dernière, des revenus record qui dépasseraient ceux des plus grands magasins« . C’est dire l’engouement de nombreuses femmes, principales clientes, pour ce type de shopping. Pour un panier moyen, comptez 50 dirhams.
Digne de la liste de fourniture scolaire de Harry Potter pour sa rentrée à Poudlard, on trouve tout azimut dans les souks des peaux de crocodiles, squelettes d’animaux, plantes, plumes ou encore des œufs d’ogre, sans compter le très classique «fassoukh» qui représente le B.A.BA de toute magicienne en herbe qui se respecte.
Une fois les emplettes accomplies, direction le spécialiste qui y apposera des écrits mystérieux, avant que la préparation ne soit brûlée dans un brasero ou dans la «chouala» de Achoura avec force poignées de cheveux de l’homme convoité et autres bouts de drap imprégné de sa semence.
Dans un registre encore plus grave, la publication affirme que la profanation des cimetières et la profanation des tombes est encore une fois de mise cette année. Loin d’être une légende urbaine, la composition de certains ingrédients de rituels macabres de magie noire comporte notamment des membres de cadavre. La plus connue des Marocaines qui en parlent avec crainte, le couscous préparé avec une main de mort pour se venger d’une personne.