L’accompagnement des saisonnières marocaines recrutées dans les champs de fraises dans la province à Huelva était au centre d’une réunion tenue lundi à Séville, au siège de la Fondation Trois cultures de la Méditerranée.
Une délégation marocaine composée de représentants du ministère des Marocains résident à l’Etranger et des Affaires de la Migration, du ministère du Travail et de l’Insertion professionnelle ainsi que de l’Agence Nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) a pris part à cette séance de travail.
La rencontre a compté aussi sur la participation des membres de l’Association interprofessionnelle de la fraise andalouse (Interfresa) et des représentants du gouvernement régional andalou. Durant cette session de présentation de ce projet, élaboré par la Fondation Trois cultures de la Méditerranée, avec l’appui et le financement du département ministériel en charge des MRE, le directeur de la Fondation, José Manuel Cervera, a souligné que ce programme, dénommé IntegrArte, a pour objectif de venir en aide aux journalières agricoles marocaines en leur dispensant des formations et en adoptant des actions de sensibilisation à leur adresse.
A cet effet, le directeur a rappelé que dans le cadre du précédent programme Alqantara, mis en place dans la province de Huelva, des actions ont été développées, coïncidant avec le démarrage de la campagne de la fraise. “Concrètement, 140 heures de formation ont été dispensées au profit des saisonnières marocaines pour qu’elles puissent acquérir les bases de la langue espagnole et couvrir leurs nécessités linguistiques basiques”, a-t-il noté. Pour cette saison, la Fondation a mis en place le projet de formation en langue espagnole, appelé ELE 2 ainsi qu’un programme de sensibilisation et appui aux ouvrières agricoles marocaines en termes de connaissance de la législation espagnole en matière de code du travail.
Ces cours seront répartis dans six localités où se développent la campagne agricole de fruits rouges, à savoir Lepe, Cartaya, Rociana, Palos de la Frontera, Moguer et Almonte. De même, la nouvelle approche accordera la part belle à l’aspect culturel et ludique, à travers l’adoption d’une riche programmation culturelle au profit des saisonnières marocaines recrutées dans les exploitations agricoles dans cette province andalouse. A cet effet, et à l’instar des saisons précédentes, des événements culturels seront planifiés spécialement durant le mois de ramadan. La Fondation organisera à cette occasion un Iftar collectif au profit de 300 personnes dans la province de Huelva, auquel seront conviés des représentantes des saisonnières marocaines ainsi que des membres des autres confessions. Il est question aussi de programmer des reproductions théâtrales en dialecte marocain, interprétées par des troupes venant du Maroc ainsi que des concerts de musique chaabi, animés par des artistes reconnus de ce registre musical.
De son côté, le représentant d’Interfresa a exposé devant l’assistance les grandes lignes du projet élaboré par cette organisation patronale. Dénommé “plan de responsabilité éthique professionnel et social”, il vise à “ réduire les scénarios, où peuvent se produire des cas de d’harcèlement, à travers l’adoption de mesures préventives” a souligné Borja Ferrera Alonso, en charge de ce projet à Interfresa. Ce plan, poursuit-il, s’appuie sur trois axes fondamentaux dont le plus important reste l’adoption du statut de “consultant en matière d’intégration”.
Cette mission sera confiée à dix personnes d’origine marocaine qui joueront le rôle de trait d’union entre les saisonnières et leurs employeurs. De même, ces médiateurs se sont vus confier la mission de conseiller les deux parties sur le plan socioprofessionnel et proposer des solutions en cas de conflit. Pour sa part, Jawad Dequiuec, directeur de la coopération, des Etudes et de la coopération sectorielle au ministère des MRE et des Affaires de la Migration s’est félicité de l’état d’avancement de cette campagne, notant que ce modèle de migration circulaire est un exemple loué par diverses institutions.
“De grandes avancées ont été réalisées au niveau de la coopération, en matière de migration, entre les deux pays et nous devons agir de manière volontaire pour régler les problèmes qui peuvent surgir de temps à autre”, a-t-il recommandé. “Nous devons travailler sur la durée et mettre en place un plan de travail, à moyen et à long terme. C’est ce qui fait la force de la coopération maroco-espagnole », a-t-il poursuivi. “Cette réunion va nous permettre de revenir sur toutes les questions relatives à cette opération, pour éviter les problèmes qui peuvent surgir durant cette saison. Cette année, nous allons essayer de mettre en place un plan d’accompagnement intégral au profit de ces femmes, pour que la campagne se développe dans un climat de sérénité”, a affirmé le responsable marocain. Celui-ci a proposé la tenue de réunions périodiques afin d’analyser l’état d’avancement de ces programmes et en développer de nouveaux.
A cet égard, le responsable a rappelé qu’une convention a été signée entre son département et celui en charge de l’Emploi et de l’insertion professionnelle, dans le but de mieux accompagner les saisonnières marocaines recrutées dans les champs de fraises dans cette région andalouse. Au terme de cette réunion, la délégation marocaine s’est rendue à Huelva pour s’arrêter de près sur les conditions de travail et d’hébergement des saisonnières marocaines dans l’une des exploitations agricoles de cette région.