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Vie de célib: «Ma vie sur 4 roues»

Je sors du bureau, direction chez moi, un vendredi après une semaine plutôt pénible. Je me réjouis déjà à l’idée de me la couler douce dans mon bain en compagnie de mon livre de chevet du moment. J’écoute l’album Lemonade de Beyoncé en roulant tranquillement sans stresser. Bon, j’avoue la playlist m’entraine dans un mood plutôt badass, mais serein. Aussi serein qu’on puisse l’être en fin de journée et surtout malgré les bouchons.

« Soudaincoup », comme dirait une amie, un taré au volant d’un gros 4×4 déboule de nulle part et me fait une queue de poisson. Surprise, je me suis d’abord contentée de lui asséner un coup de klaxon, pensant que l’acte n’était pas voulu. Et puis j’ai vu son visage. Il affichait une expression violente et haineuse doublée d’un air de vengeance. « Mais qu’est ce que j’ai bien pu lui faire à cet énergumène ? ». Et là, Beyoncé m’a chanté « Ok, ladies now let’s get in formation ». Il n’en fallait pas plus pour me motiver à ne pas le laisser rouler sur mes plates bandes. Je passe la troisième vitesse et le dépasse. Et là, je décide de lui montrer de quel carburant je me chauffe. Je voulais aussi voir jusqu’où il irait dans sa haine gratuite. C’est avec fierté que je peux vous avouer que je l’ai rendu fou.

La course poursuite était digne d’une scène de « Death proof » (Photo à gauche), sans égratignures. Je l’ai bloqué sur au moins 2 km, à savoir du Maârif au boulevard Ziraoui. Je le regardais dans mon rétroviseur s’énerver, pester, allant jusqu’à lever son doigt de déshonneur. Je lui répondais par un énorme sourire narquois. Pensait-il qu’une femme allait autant le faire souffrir ? Le challenger au volant en plus ! Je jubilais pendant qu’il perdait tous ses moyens. Le tout à base de coups de volants bien calculés et de freinages secs millimétrés. Ce petit jeu, je l’aurai mené indéfiniment si je n’approchais pas de mon quartier. Poussée à la fois par l’adrénaline mais freinée par un sursaut de prudence (au volant), j’ai décidé de mettre fin au calvaire de mon poursuivant. Je me suis alors arrangée pour virer dans une rue au moment où il serait coincé au feu rouge. J’ai failli lui faire un signe de la main en le remerciant « pour ce moment »…

En arrivant devant mon immeuble, j’ai garé ma voiture en guettant la possible apparition du chauffard fou. Une fois que je me suis assuré que la voie était libre. J’ai quitté mon véhicule tranquillement et suis rentrée dans l’immeuble, saluant chaleureusement mon concierge au passage. Je suis rentré, j’ai caressé mon chat, fait couler mon bain et ai savouré ce repos du guerrier bien mérité. J’ai quand même eu une pensée pour le fou du volant en me demandant s’il me cherchait encore. « Catch me if you can… », c’est désormais ma devise sur 4 roues.

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