Société

Naima Moutchou ou le destin exceptionnel d’une franco-marocaine hors norme

Ambition, persévérance et engagement. Naïma Moutchou en est la parfaite incarnation. Cette native du Val d’Oise, au nord de Paris, n’avait pas la voie balisée à sa naissance pour rêver atteindre les sommets. De parents illettrés originaires de Ouarzazate, venus en France dans les années 1950 en quête de travail à la force des bras, il n’était pas évident pour elle d’aller bien loin. Pourtant…

Née à Ermont (Val-d’Oise) de parents modestes (une mère au foyer et un père agent hospitalier, ayant eu six filles) d’origine marocaine, Naima Moutchou grandit à Eaubonne puis fait des études de droit à l’université de Cergy-Pontoise où elle obtient un DJCE (diplôme de juriste-conseil d’entreprise). Devenue avocate au Barreau de Paris, et désireuse de vivre une expérience inédite pour elle, la jeune franco-marocaine a décidé de franchir un nouveau pas en s’engageant en politique. Les élections législatives de juin 2017 allaient lui en offrir l’opportunité. Elle choisit alors le parti La République en marche (LREM-du président Emmanuel Macron), qui était à la recherche de jeunes profils, pour faire ses premières armes. »Ma première pensée le jour où je me suis installée dans le fauteuil rouge de l’hémicycle, a été pour mon père, décédé quelques mois auparavant. Mon passage en politique s’est fait naturellement. Avant, j’appliquais la loi mais maintenant je fais la loi« , confie Naima Moutchou.

Encore une fois, sa persévérance et son acharnement au travail allaient payer, la franco-marocaine se voyant confier le rôle de Whip au sein de la prestigieuse Commission des lois à l’Assemblée nationale (en charge de discipline et de coordination au sein du groupe LREM). Une marque de grande confiance. « Je fais en sorte que mes collègues de la Commission des lois votent dans le sens de la majorité« , a-t-elle expliqué en indiquant qu’elle a aussi « un rôle de coordinatrice » et qu’elle « travaille beaucoup avec les ministres de la justice et de l’intérieur« , poursuit-elle.

Mais au-delà de son mandat de députée au sein de l’Assemblée Nationale, Naïma s’active aussi beaucoup sur le terrain dans sa circonscription et notamment auprès des jeunes des quartiers difficiles. Par son engagement politique et associatif, elle entend délivrer un message d’espoir aux jeunes. « Je veux porter leur voix, leur montrer qu’ils peuvent réussir à s’intégrer, à s’exprimer et à réussir dans la vie», a-t-elle affirmé en formant le souhait que son expérience de jeune qui a grandi dans un logement social et fréquenté les bancs de l’école publique puisse les motiver. « L’avenir, c’est la jeunesse« , a-t-elle insisté.

S’agissant de son pays d’origine, Naïma a indiqué avoir tenu, dès son élection, à rejoindre les rangs du groupe d’amitié parlementaire France-Maroc, dont elle est actuellement vice-présidente, en charge de la culture. « Je suis française et fière de l’être» mais je suis aussi «fière de mes origines marocaines» et d’avoir une culture aussi riche et aussi importante dans ma vie », a-t-elle affirmé, indiquant qu’elle parle aussi bien la Darija que l’Amazigh et qu’elle retourne régulièrement au pays en vacances, pour le faire connaitre aussi à ses deux enfants.

A travers son implication au sein du groupe, Naïma œuvre à pérenniser et promouvoir les liens qui sont déjà traditionnellement très forts entre les deux pays amis. Un engagement, aux côtés de tous ceux marquant son parcours, qui atteste de la valeur de cette femme hors norme dont le destin exceptionnel ne peut que forcer l’admiration de ceux qui viendraient à faire sa connaissance.

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