On aborde le mois de Ramadan avec moult préparatifs et, parfois même, de l’appréhension. Mais mis à part la privation et la routine quotidienne, que retient-on du mois sacré ? Voici les réponses de nos lecteurs…
Chaimae, 24 ans
Ramadan c’est pour moi l’occasion rêvée de faire une détox à la fois physique et spirituelle. Je fais très attention à mon rythme de vie mais aussi à mes actions au quotidien. Naturellement, je vais plus avoir tendance à vouloir accomplir de bonnes actions et à prendre soin de mon entourage.
Imane, 23 ans
Le Ramadan a dépassé le côté religieux. C’est devenu spirituel, relatif à l’esprit et à l’âme. Je profite du mois du ramadan pour me ressourcer, faire le bilan, je prends soin de ma santé, je réapprends à ne pas devenir enfant de la surconsommation. Je me suis rendue compte qu’à l’heure du ftour ma seule et unique envie ce n’est pas de me gaver de nourriture mais de boire. Je repense à ces pays où l’accès à l’eau potable est difficile et je mesure ma chance.
Adil, 32 ans
Je vais être tout à fait franc, au risque de choquer… Ramadan c’est la période pendant laquelle les hypocrites sont au summum de leur art. Je suis toujours étonné de voir toutes ces vestes qui se retournent,tous ces gens qui arborent un nouveau visage, souvent à l’autre extrême de ce qu’ils sont le reste de l’année.
Karim, 38 ans
C’est le mois pendant lequel j’ai le sentiment de devoir faire le bilan. On a tellement de temps pour réfléchir que la remise en question est inévitable. On remet les compteurs à zéro, on fait le tri dans les bonnes et mauvaises habitudes et on prend des résolutions. La privation a pour effet de pousser les gens à relativiser, à se rendre compte de ce qui est réellement essentiel et vital dans la vie.
Mariam, 26 ans
Ce que m’apporte le ramadan? Personnellement pas grand chose. Pour moi les gens font ramadan pas par conviction personnelle mais juste parce que tout le monde le fait. C’est un mois qui doit permettre une introspection, où les gens doivent être empathiques, mais que nenni, ce ce n’est qu’étalage de nourriture, d’actions anti civiques et d’absences au travail. La journée et le soir sont deux mondes totalement différents. La journée on oublie le civisme, le déodorant et le dentifrice et le soir, les cafés prennent des allures de boîtes de nuit hallal. Le jour où ramadan ne sera plus une obligation et où il sera permis de rompre le jeûne en public, à ce moment je le ferais parce que ce sera personnel.
Walid, 22 ans
Ca m’apporte des kilos en trop (rires). J’ai encore beaucoup de mal à résister à la table du ftour et encore plus de mal à pratiquer mon sport régulièrement.
Zineb, 24 ans
Ramadan est bien plus qu’une histoire de jeûne et je crois que c’est une perspective commune car ce mois sacré unit tous les musulmans et cultive en eux un sentiment de solidarité, de partage, de complicité et d’amour fraternel. C’est tout un état d’esprit dans lequel on plonge pour se retrouver sur le même piédestal, repensant la vie et toutes ces choses essentielles qu’on a tendance à oublier dans un quotidien stressant et agité… On a tous besoin de cette sérénité d’esprit.
Amine, 32 ans
Pour moi Ramadan, c’est un changement de rythme et de dimension. Tout est chamboulé, notre mode de vie: se nourrir, dormir, sortir… En cela, ce mois, pourrait être une occasion de remise en cause, de révision interne et de méditation. Quand je me prépare à l’avance pour l’accueillir, Ramadan constitue pour moi une occasion de revenir à l’essentiel : soit avec sa relation à Dieu, à l’autre, à la famille. Expérimenter la sensation de privation en jeûnant permet de se dépasser et d’apprendre à se contrôler. J’essaie ainsi de ne pas en faire trop au niveau de la nourriture pour pouvoir bouger, prier, dormir et travailler, mais aussi pour pouvoir savourer les choses simples et accéder au bonheur que peut procurer une certaine authenticité.
