2017 aura été sans conteste l’année des femmes. Plus que jamais, les femmes ont élevé leur voix et ont entamé un combat difficile pour qu’en 2018 enfin, leurs droits soient respectés, au même titre que ceux des hommes. Que ce soit pour dénoncer les cas trop nombreux de harcèlement sexuel dont elles sont victimes chaque jour après l’éclatement de l’affaire Harvey Weinstein, ou pour revendiquer leur droit de choisir de porter le voile dans l’espace public ou non, comme c’est le cas en Iran, les femmes du monde entier s’unissent et se battent ensemble pour défendre leurs valeurs et leur place dans la société actuelle. Au Maroc aussi les femmes ont décidé de ne pas se laisser faire et nombreuses sont celles qui accomplissent de grandes choses tout en revendiquant leurs droits. Nous avons décidé de les mettre en lumière. Voici 5 femmes qui ont marqué 2017 de leur empreinte, que ce soit dans le domaine sportif, associatif ou dans celui de l’entrepreneuriat.
Nawal Essoufi, « l’ange des réfugiés »
Née au Maroc, Nawal Essoufi est arrivée à l’âge de trois semaines à Catane, au pied de l’Etna en Italie. Dès son plus jeune âge, la jeune femme s’engage dans des actions humanitaires et sociales dans l’espoir de sauver le maximum de vies humaines. Après le printemps arabe en 2011, elle se passionne pour la révolution syrienne. Très vite, elle se met en tête de venir en aide aux réfugiés et donne son numéro au gré de ses rencontres. Elle n’attendra pas longtemps avant de recevoir son premier coup de téléphone un matin de l’été 2013 : des centaines de Syriens étaient perdus en plein cœur de la Méditerranée et leur bateau commençait à prendre l’eau. Très vite, Nawal met en relation les migrants avec les gardes-côtes italiens, qui grâce aux coordonnées GPS, ont pu les retrouver et les sauver. Un scénario qui s’est répété des centaines de fois. Au total, Nawal aura contribué à sauver plus de 200 000 réfugiés. Elle a également accompagné des milliers d’autres réfugiés à s’intégrer dans leur nouveau pays d’accueil et à se familiariser avec leur nouveau mode de vie. Une magnifique action qui lui a valu l’obtention du prix de l’initiative « Artisans de l’espoir » en mai 2017. « Une distinction visant la promotion des compétences arabes œuvrant pour un changement positif, via des projets et initiatives, et d’asseoir les bases de l’optimisme et de faire du bénévolat, une culture sociétale généralisée ».
Bouchra Baibanou à la conquête de l’Everest
Consécration pour l’alpiniste aguerrie de 47 ans, Bouchra Baibanou. En mai 2017, elle devient la première Marocaine et première Nord-africaine à atteindre le sommet du Mont Everest. Une ascension difficile débutée en avril 2017. En effet, situé dans la chaîne de l’Himalaya, à la frontière entre le Népal et le Tibet à 8 848 m d’altitude, il s’agit là du plus haut sommet du monde. Bouchra Baibanou ajoute donc un nouveau record à son palmarès déjà bien rempli : l’ascension du Kilimandjaro, plus haut sommet de l’Afrique (5895 m), du Mont-Blanc, plus haut sommet de l’Europe Occidentale (4880 m), du Mont-Elbrus, plus haut sommet de l’Europe situé au nord du Caucase (5642 m), et les plus hauts sommets d’Amérique. Il ne manque alors plus qu’un sommet au tableau de chasse de la Marocaine: le Massif Vinson en Antarctique !
Fatima Ezzahrae Benoughazi, la militante
A seulement 22 ans, Fatima Ezzahrae Benoughazi a reçu fin novembre 2017 à New-York, le prix Common Ground (de la Fondation internationale, Search for Common Ground) pour la lutte contre l’extrémisme. La jeune militante a en effet fortement contribué à la mobilisation des jeunes contre les idéologies radicales des groupes extrémistes à travers des campagnes de sensibilisation sur Internet notamment. Étudiante en master en droit civil et administration des affaires, Fatima est également présidente du Conseil Jeunes Leaders de Tanger. Ce conseil mène de nombreuses activités qui consistent à “un engagement rapproché avec les jeunes pour tenter de les comprendre et d’écouter leurs aspirations et leurs doléances” explique la jeune femme. Mais leur principale activité concerne la lutte contre l’extrémisme et l’extrémisme violent parmi ces jeunes. Les actions entreprises par Fatima et son activisme auprès de la société a permis de “mobiliser des centaines de jeunes, et a servi d’inspiration à beaucoup d’autres, notamment les jeunes femmes, les encourageant à jouer un rôle pro-actif dans la société » ce qui lui a valu la remise de ce prix.
Rizlen Zouak, la guerrière
Ancienne judokate, Rizlen Zouak s’est reconvertie dans le MMA (Mixed Martial Arts, soit « arts martiaux mixtes »), sport de combat qui englobe plusieurs disciplines à savoir la lutte, le judo ou encore le jiu-jitsu. Et il semblerait que Rizlen excelle dans tout ce qu’elle entreprend. Ancienne championne d’Afrique et première judoka marocaine à avoir participé aux Jeux Olympiques (Londres 2012), elle débute sa carrière en MMA avec une victoire en battant la championne du monde amateur de la discipline, l’Irlandaise Leah McCourt au championnat Cage Warrios 85 en juin 2017. Et la championne ne s’arrête pas là ! Au mois de décembre, elle réalise un record en mettant KO en seulement 27 secondes, Jacqualine Trosee, son adversaire sud-africaine, lors du tournoi Extreme Fighting Championship (EFC). Une troisième victoire consécutive pour la sportive de 31 ans qui voit s’ouvrir une belle carrière devant elle !
Nadine Hanafi, l’entrepreneuse
Fondatrice de l’entreprise We are Visual, une start-up qui propose aux entreprises de rendre leurs présentations Power-Point artistiques et originales, Nadine Hanafi apparaît dans le classement des 50 personnalités arabes les plus influentes de 2017, d’après le magazine britannique The Middle East. Après avoir grandi à Agadir et obtenu son baccalauréat au lycée français, Nadine s’envole pour les Etats-Unis pour y faire ses études supérieures. Alors qu’elle travaille dans une agence de voyage en tant que directrice marketing, son boss lui demande de créer une présentation Power Point (PPT) pour un client. Un travail qui sera très apprécié par son supérieur qui lui demandera par la suite de s’occuper de toutes les présentations PPT de l’agence et même d’assurer des formations aux employés pour leur apprendre à utiliser le logiciel de manière plus créative et productive. Nadine s’est donc demandée combien d’argent elle permettait d’économiser à l’entreprise puis a décidé de vendre ce service à d’autres entreprises. C’est alors que We are Visual est née ! Une affaire qui roule pour la Marocaine puisqu’en 2015 déjà, elle faisait partie du classement des 100 jeunes entrepreneurs américains de moins de 35 ans les plus prometteurs confiait-elle dans une interview donnée à Visage du Maroc.
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